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vendredi 30 novembre 2012

Que penser de l’opération de régularisation?

Que penser de l’opération de régularisation?


Que penser de l’opération de régularisation ? Pourquoi sous la présidence Sarkozy, jamais une telle décision n’eût été concevable ? Je n’ignore évidemment pas la complexité de ce sujet. Cependant, la logique même de la régularisation est contraire au principe d’une politique d’immigration maîtrisée. Quelle que soit la formule retenue, elle revient à récompenser une fraude, une violation des lois de la République, des règles sur l’entrée et le séjour.
La politique d’immigration maîtrisée procède en effet d’une double volonté : celle de l’Etat et celle du migrant. La première s’exprime à travers la délivrance d’un visa de long séjour par un consulat de France à un étranger, avant son arrivée sur le territoire français. L’application rigoureuse de ce principe doit faciliter la régulation, la limitation des phénomènes migratoires : ne s’installe en France que celui qui y a été autorisé par l’Etat.
En revanche, la logique de la régularisation – on délivre des papiers au migrant en situation illégale sur le territoire – prive l’Etat, mis devant le fait accompli, de cet instrument de contrôle. Elle lance un signal d’appel à des centaines de millions de personnes qui vivent dans la misère absolue et le désœuvrement et placent tous leurs rêves dans l’émigration. Quelles que soient son importance numérique et ses conditions, la régularisation, par le message qu’elle porte, amplifie les risques d’afflux incontrôlé qui débouchent sur un chômage massif des étrangers (la France compte 3 millions de demandeurs d’emplois), la ghettoïsation alors que notre pays compte déjà un millier de cités sensibles dont plus de la moitié des habitants sont issus de l’immigration, le sentiment d’exclusion qui nourrit la révolte et la fragmentation de la société.
Au total, les vrais bénéficiaires de toute régularisation sont les partis extrêmes qui se nourrissent du chaos et les associations et groupuscules qui rançonnent les migrants pour les inscrire sur des listes et présenter leurs dossiers en préfecture en invoquant des prétextes humanitaires.
Plutôt que de lancer des opérations de régularisation, un bon gouvernement devrait faire de la relance de la coopération au développement une grande priorité nationale en la ciblant sur quelques pays clés en matière de flux d’immigration et les créations d’emplois dans les pays d’origine. Avec les 8 milliards d’euros annuel dépensés, on pourrait faire infiniment mieux qu’aujourd’hui.
Mais pendant ce temps, les politiciens prétendus de droite, au lieu de contester des décisions aux conséquences incalculables à long terme, ne songent qu’à s’entredéchirer…Quelle honte !

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