TOUT EST DIT

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dimanche 19 février 2012

Allègre : "Avec Hollande, on aura Chirac II"

INTERVIEW - L’ancien bras droit de Lionel Jospin annonce qu’il s'engage au côté de Nicolas Sarkozy. Il pourrait intégrer le comité stratégique du candidat président.
Qui allez-vous soutenir pour cette élection présidentielle?
Aujourd’hui, mon analyse est la suivante. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy a été marqué par des réformes utiles, comme celles des retraites, mais aussi par des échecs importants, comme la lutte contre le chômage. J’en ai fait un bilan sans complaisance. Mon choix est guidé par un élément essentiel qui pour moi domine tout. Nous sommes en Europe dans une crise très profonde et je ne voudrais pas que demain la France se retrouve dans la situation de l’Italie, de l’Espagne ou de la Grèce. Nicolas Sarkozy, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, a montré de grandes qualités en politique étrangère et européenne. Il a une véritable vision et une énergie formidable. Tous les Allemands savent bien que c’est lui qui tire Angela Merkel et la pousse à agir.
Vous avez été encarté au PS pendant trente ans, vous donnez donc un blanc-seing à Sarkozy?
Non, pas du tout! En lisant mon livre [Sarko ou le complexe de Zorro, Plon] vous voyez bien que je suis de gauche et que mes idées n’ont pas varié. Je pense juste que nous avons besoin de Sarkozy car nous sommes dans une crise très profonde. Je suis keynésien en matière d’économie, je défends les emplois-jeunes face aux critiques de l’UMP. Je soutiens Nicolas Sarkozy à condition qu’il installe un gouvernement d’union nationale dans lequel des gens comme François Bayrou, des socialistes et beaucoup d’experts auraient leur place. Mais sans moi!
Avez-vous des assurances?
Nous en avons parlé. Son entrée en campagne m’a rassuré. Je vois qu’il commence à faire un discours de rassemblement. Comme le dit très bien Felipe González, ancien Premier ministre socialiste espagnol, Sarkozy a évolué. Aujourd’hui, il n’est ni de droite ni de gauche.
 Mais pourquoi pas Hollande?
Parce qu’il n’est pas capable de faire le job. C’est un pur politicien, très intelligent, très sympathique, il m’a moi-même séduit en son temps. Les débats avec Sarkozy ne seront pas faciles. Mais c’est un manœuvrier qui change sans arrêt d’avis. Si il est élu on aura Chirac II au pouvoir! Après avoir déclaré la "guerre à la finance", il déclare au journal anglais The Guardian qu’il est libéral. Il a agi ainsi pendant dix ans et a laissé le PS dans un triste état, comme l’a justement dit Martine Aubry. Voulez-vous qu’il fasse de même avec la France? Si Dominique Strauss-Kahn avait été candidat, je l’aurais soutenu car pour moi dans cette élection la compétence prime tout.

Rien ne vous a gêné dans l’interview du Figaro Magazine sur les "valeurs"?
Rien. Le travail est une notion de gauche. Le référendum est une très bonne chose pour donner aux citoyens une participation à ce qui se passe. Mais en même temps, je sais bien que le chômage ne se résoudra pas avec un référendum. J’ai aimé aussi qu’il complète cette interview sur TF1, mercredi soir, en parlant aussi de solidarité, une valeur très importante pour moi.

Vous espérez un ministère?
Non! J’ai refusé d’être ministre en 2007. J’avais de fortes préventions contre certains aspects du programme Sarkozy. Mon temps est passé, je veux garder ma liberté!

Comment votre soutien au candidat Sarkozy va-t-il se manifester? Vous verra-t-on dans les meetings?
Je ne suis pas UMP, je ne vais pas adhérer à ce parti. Je ne vais pas battre les estrades. En revanche, j’espère faire avancer quelques propositions auxquelles je tiens : revaloriser le salaire des professeurs d’université et des chercheurs, rebâtir l’Europe politique autour de l’euro, rapprocher formation professionnelle et éducation nationale.

C’est presque anachronique, après les ratés de l’ouverture de 2007, de soutenir Sarkozy en 2012?
C’est le privilège des hommes libres. En 2007, je n’ai voté ni pour Ségolène Royal ni pour Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, je milite pour un gouvernement d’union nationale. L’Allemagne recueille aujourd’hui les fruits de son gouvernement de grande coalition.

Vous pensez que le président de la République peut être réélu?
Oui, il a des chances raisonnables dans un scrutin qui sera très serré. La gauche a un handicap, c’est François Hollande.

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