Le pauvre peuple grec se révolte à juste titre contre le supplice de Tantale qu’on lui applique.
Vouloir imposer des normes budgétaires allemandes à ce peuple indocile, n’est-ce pas le placer dans un lit de Procuste ?
Les commissaires européens qui leur sont envoyés veulent lui infliger un régime draconien.
Il est vrai que l’acceptation du plan de rigueur est la condition mise par Angela Merkel à l’octroi de nouveaux prêts. Mais à quoi serviront ces prêts ? Le budget grec n’est-il pas le tonneau des Danaïdes ?
Pourquoi donc un petit pays qui ne représente que 2 % de la population de l’Europe et 1 % de son PIB, suffit–il à mettre en péril tout l’édifice européen ? La Grèce est le talon d’Achille de l’Europe !
Car si la Grèce tombe, l’Italie chutera à son tour. Comme me le dit un ami facétieux : la roche tarpéienne est près de l’Acropole.
La Grèce, l’Italie !
La démocratie est née et morte en Grèce
Ces Grecs, aujourd’hui si vilipendés, ont pratiquement tout inventé : la philosophie, l’histoire, la tragédie, la comédie, le roman, les mathématiques, la physique, la théologie chrétienne, la gnose, la politique et en particulier la démocratie, peut-être la musique notée, qu’ils ont apporté des perfectionnements décisifs à la poésie épique, l’architecture, la peinture, la sculpture, la stratégie. Ils auraient même, si l’on en croit la légende de Crésus, inventé…la monnaie.
Mais venus de l’Olympe, les voilà précipités dans l‘Hadès !
Roland Hureaux est l'auteur de La grande démolition - La France cassée par les réformes (éditions Buchet-Chastel, 2012)
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