Le PIB reculerait de 0,1% au quatrième trimestre après
une baisse similaire au troisième. Une prévision de la Banque de France
qui contredit le volontarisme du gouvernement.
C'est nouveau démenti à l'optimisme du gouvernement. Après les prévisions plus faibles de la Commission européenne sur la croissance en 2013,
la Banque de France a annoncé vendredi l'entrée du pays en légère
récession. Dans une première estimation publiée
vendredi à l'occasion de son enquête de conjoncture dans l'industrie et
les services d'octobre, la BdF prévoit une baisse de 0,1% du produit
intérieur brut (PIB) en octobre-décembre. Pour le
troisième trimestre, elle avait également estimé que l'activité
économique de la France avait reculé de 0,1% après trois trimestres
consécutifs de stagnation.
Si l'Institut
national de la statistique et des études économiques (Insee) confirmait
ces estimations, il s'agirait d'un premier épisode de récession depuis
que la France est sortie de la crise au printemps 2009.
Une récession est techniquement définie comme au moins deux trimestres
consécutif de contraction du PIB. L'Insee estime pour
sa part, dans ses dernières prévisions, que le PIB devrait continuer de
stagner aux troisième et quatrième trimestres, ce qui porterait à cinq
le nombre de trimestres consécutifs de croissance zéro, une situation
totalement inédite depuis l'après-guerre.
Lire aussi: Croissance zéro: une spécificité française
L'Insee doit publier le 15 novembre sa première
estimation pour la croissance au troisième trimestre, puis les chiffres
détaillés le 28 décembre. L'Insee table sur une
croissance de 0,2% sur l'ensemble de l'année, légèrement inférieure au
taux de 0,3% escompté par le gouvernement pour ramener le déficit public
de la France à 4,5% du PIB à la fin de l'année.
Ces prévisions annoncent un départ sans élan pour l'année 2013, pour
laquelle le gouvernement a maintenu sa prévision de croissance de 0,8%,
jugée optimiste par les économistes et par la Commission européenne qui
vient de publier une prévision, révisée en baisse, de 0,4%.
La BdF appuie sa prévision sur son enquête mensuelle de conjoncture
dans l'industrie et les services qui dénote un léger recul de la
production industrielle en octobre et une très légère diminution dans
les services.
L'indicateur du climat des
affaires dans l'industrie s'est établi à 92 en octobre, comme en
septembre et celui du climat des affaires dans les services est aussi
resté stable, à 91. "La production industrielle a de
nouveau légèrement reculé en octobre, en raison notamment de la baisse
persistante de l'activité dans le secteur de l'automobile", constate la
Banque de France. Le taux d'utilisation des capacités
de production s'est stabilisé et demeure en deçà de son niveau moyen de
longue période tandis que les carnets de commandes sont toujours jugés
insuffisants. Les prix des produits finis ont continué à augmenter
faiblement. Les prévisions des chefs d'entreprise
tablent, pour novembre, sur une légère diminution de l'activité.
"Dans les services, l'activité diminue très légèrement
en octobre, le repli du travail temporaire et des services aux ménages
ayant été quasiment compensé par la progression des secteurs de
l'ingénierie et de l'information et communication", précise la BdF. Dans
les services, les prix s'orientent plus nettement à la hausse mais les
effectifs se sont contractés, notamment dans l'intérim. "Les chefs
d'entreprise augurent une légère augmentation de l'activité en
novembre", précise l'enquête.
vendredi 9 novembre 2012
La France va entrer en récession selon la Banque de France
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