TOUT EST DIT

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mardi 20 novembre 2012

Hollande face au mur des 60 milliards


      Le chef de l’état promet de réaliser des économies massives dans l’administration. Un chantier explosif.    C’est un nouveau défi pour François Hollande : réaliser 60 milliards d’euros d’économies dans la sphère publique d’ici à 2017. Du jamais-vu. Le chef de l’État a endossé la mission cette semaine lors de sa première conférence de presse. Après le plan pour la compétitivité et les hausses d’impôts, le Président voit se dresser devant lui un autre chantier explosif, au moment où les Français se disent de moins en moins enclins à faire de nouveaux efforts . L’objectif revient à dégager 12 milliards d’euros par an : dix pour redresser les comptes de la France, deux pour abaisser le coût du travail. Sous Sarkozy, la fameuse RGPP (Révision générale des politiques publiques) honnie des fonctionnaires a rapporté 12 milliards d’euros, mais en quatre ans.

Exit la RGPP, place à la MAP

Dans quel merdier je suis tombé ?
Le chantier ressemble à un concours de saut de mines. "Cela va être dur, nous devrons être solidaires", ont indiqué Jérôme Cahuzac (Budget) et Marylise Lebranchu (Fonction publique) à leurs collègues du gouvernement lors du séminaire sur la compétitivité à Matignon le 6 novembre. Chaque ministre peut y laisser son maroquin… Alors que l’effort représente seulement 1% des dépenses de l’État, de la Sécu et des collectivités. "C’est parfaitement accessible", souligne la députée économiste PS Karine Berger. Sous certaines conditions…
La ministre du Logement, Cécile Duflot, par exemple, est invitée à faire le ménage dans les allocations de logement. Pas moins de 49 dispositifs se superposent et leur augmentation alimente la bulle immobilière. Mais comment annoncer sans trembler une baisse de ces aides? La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, elle, a sur son bureau le dossier éruptif des intermittents du spectacle dont le régime de chômage accuse un milliard d’euros de déficit. Et celui de France Télévisions, opérateur de l’État que Bercy juge excessivement glouton. "TF1 vient au MIP TV avec une délégation de 20 personnes, France Télévisions avec 80 alors qu’ils achètent moins de fictions, c’est normal?", grince un connaisseur du dossier.

29 agents pour 1.000 habitants en Paca, contre 19 en Alsace

Un acronyme a remplacé la RGPP chez les "technos" du gouvernement : la MAP, pour modernisation de l’action publique. Sous l’impulsion de l’Élysée, Marylise Lebranchu la diligente discrètement, en relevant les doublons. "L’évaluation des doubles comptes n’a pas été faite depuis les années 1958-1960", souligne un proche du Président. La gestion des réseaux routiers, qui relève de toutes les administrations par petits bouts, ou la formation professionnelle, éclatée entre l’Éducation nationale, les régions et Pôle emploi, laissent songeur. Les sous-préfectures des départements très urbains aussi, que les citoyens délaissent au profit de la grande ville. Certaines seraient réduites au format le plus court. Un dossier sensible pour Manuel Valls, patron de la préfectorale. "Nous allons associer les fonctionnaires aux décisions", promet-on en haut lieu.
Les collectivités locales sont ainsi dans le collimateur. Les mairies, départements et régions ont embauché 482.400 personnes en dix ans quand l’État supprimait 114.400 postes. Pas forcément de façon rationnelle. On compte 29 fonctionnaires territoriaux pour 1.000 habitants en Provence-Alpes-Côte d’Azur contre 19 en Alsace… Bercy a procédé aux premières coupes dans les dotations. Dans ce contexte, François Hollande se rend mardi au congrès des maires de France pour un exercice de pédagogie. Tous les élus PS ne sont pas hostiles à une gestion rigoureuse. Or les sujets de friction montent. Beaucoup reprochent à Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, d’avoir réformé les rythmes scolaires à la va-vite. Les petites villes redoutent de devoir mettre la main à la poche pour financer de nouvelles structures de garde des écoliers en fin d’après-midi. Fonctionnaires, élus locaux… Pour ces réformes, Hollande peut s’appuyer sur des catégories qui le soutiennent. Mais il peut aussi se les aliéner…

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