mardi 20 novembre 2012
Fin de la farce…
Fin de la farce…
Habemus Umpapam ! La désormais célèbre COCOE, commission électorale
interne, a rendu son verdict hier soir : Jean-François Copé est proclamé
vainqueur, à moins de cent voix près, de son duel contre François
Fillon.
L’Union a fait la farce, une farce qui n’a rien de
tranquille, et il fallait en terminer au plus tôt, dans les vingt-quatre
heures suivant le vote, avec cette cacophonie en stéréo, où chaque camp
se proclamait vainqueur et accusait l’autre de fraude. À peine élu
président, le nouveau patron de l’UMP a appelé au rassemblement,
séquence prévisible, au moins une, dans cet épisode cocasse.
Victoire
étriquée, mais victoire donc, pour Jean-François Copé, qui a remporté
la mise, en concentrant sa campagne sur les adhérents de l’UMP, les
seuls qui avaient le droit de vote, et en tablant sur leur ancrage
fortement à droite, une « droite décomplexée », selon son slogan favori.
Stratégie dure, autant que le ton employé par le secrétaire général
sortant, qui a une connaissance intime de l’appareil.
Pour
François Fillon l’échec est patent. Il était donné favori de sondages
qui confondaient sympathisants et adhérents. Et l’ex-Premier ministre
s’est donc trompé d’élection, se posant en « homme d’État », comme s’il
s’agissait d’une présidentielle. Dans la future course à l’Élysée, il
vient de reculer de plusieurs cases, son adversaire est désormais
l’opposant numéro un à la politique de François Hollande, poste
stratégique pour préparer 2017.
Tout est bien qui finit le moins
mal possible ? Pas si vite. Cet affrontement a été d’une telle virulence
qu’il laissera des traces. Et si le style et la tactique adoptés par
Jean-François Copé lui ont permis de remporter cette étape, rien ne
prouve que cette approche très droitière, dans le sillage de Nicolas
Sarkozy durant la campagne du printemps dernier, sera validée demain par
l’ensemble du corps électoral.
Être totalement légitime après un
succès obtenu de manière aussi ric-rac sera difficile. Le navire-amiral
de la droite va mettre du temps à retrouver le calme. Ce n’est pas un
parti décomplexé, mais un parti déboussolé qui vient de vivre une
tragi-comédie.
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