dimanche 14 octobre 2012
Les mots de Hollande, les maux de l’Afrique
Les mots de Hollande, les maux de l’Afrique
À Dakar, Hollande est venu les poches pleines de tubes de pommade
pour cicatriser les plaies du discours de son prédécesseur. Il en fit
même un peu trop dans ce Sénégal exemplaire, allant jusqu’à considérer
la terre de Senghor comme berceau de 1789. À Kinshasa, hier, dans une
république du Congo plus bananière que démocratique, c’est sourcils
froncés et verbe vif que le chef de l’État est descendu d’avion. En
quête d’autorité de sa Corrèze jusqu’au Zambèze, il n’a pas ménagé
l’infréquentable Kabila. Il lui importait tout autant de se démarquer de
Sarkozy, et sa vision de l’homme africain, que de se rapprocher du
modèle Mitterrand. Il y a 22 ans, à la Baule, ce dernier avait
conditionné l’aide au développement à la démocratie. Liant francophonie
et droits de l’homme, comme en résonance, Hollande ne se paye-t-il pas
de mots ? Le précepte mitterrandien a conduit au multipartisme dans bien
des ex-colonies mais a trouvé ses limites avec le réveil des conflits
ethniques et le bourbier rwandais. Comme tous les présidents depuis
Giscard, Hollande promet le glas du néo-colonialisme de la Françafrique
et des réseaux d’influence. Au moment où Chine et USA entament nos
positions sur le continent, il est permis d’en douter. Quant à son
amitié “exigeante” avec l’Afrique, elle rappelle une pensée de Lénine,
“la confiance n’exclut pas le contrôle”, qu’affectionnait le dictateur
guinéen Sékou Touré. Le premier à s’émanciper de la tutelle française en
1958.
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