dimanche 14 octobre 2012
contre l’ennui, des idées
contre l’ennui, des idées
En mars 1968, Pierre Viansson-Ponté écrivait dans Le Monde un éditorial intitulé “La France s’ennuie”.
Quelques semaines plus tard, les baby-boomers jetaient des pavés sur
les CRS et rêvaient de libérer la société française. C’était encore
l’époque des Trente Glorieuses, de l’insouciance économique et du
journal de 20 heures de l’ORTF qui n’ouvrait pas sur les fermetures
d’usines. Un demi-siècle ou presque a passé et l’Hexagone s’est
recroquevillé. Ses moteurs économiques sont à l’arrêt. Les enfants des
baby-boomers n’ont rien connu d’autre que le chômage de masse et une
dette publique à 12 chiffres (au minimum). La pauvreté s’affiche à
chaque coin de rue jusque dans les centres-villes. La croissance
appartient à l’Histoire. Le retour à un déficit public sous la barre des
3 % est devenu le nouvel horizon indépassable. Et, comme il y a
quarante-cinq ans, la France s’ennuie. C’est le sentiment d’Anjuli Pandit, une étudiante d’origine indienne en cours à Paris. Invitée il y a quelques jours par la conférence TEDxParis à livrer sa vision de notre pays, la jeune femme a raconté qu’à son arrivée elle avait trouvé “de jeunes Français qui ont peur de l’avenir, qui ont peur du chômage, qui ne veulent pas prendre de risques”.
Sa recette pour lutter contre la morosité ambiante ? Voyager, traverser
les frontières, côtoyer une nouvelle culture, apprendre une nouvelle
langue… Anjuli a raison : contre la panne sèche, la France a besoin
d’idées. Et, pour faire naître celles-ci, notre pays peut compter sur
ses talents, comme le physicien Serge Haroche, nouveau Prix Nobel de physique (aux côtés de l’Américain David Wineland).
Les nouvelles idées, c’est un antidote imparable à l’ennui. C’est aussi
un carburant indispensable pour échapper à la sinistrose.
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