Le Fonds monétaire international juge intenable l'objectif de déficit budgétaire français à 3 %.
Le FMI désavoue implicitement le scénario publié le 28 septembre dernier par le gouvernement, qui table sur une progression de 0,8 % du PIB l'an prochain. Ce chiffre que le ministre de l'Économie et des Finances, Pierre Moscovici, avait alors qualifié «de réaliste et de volontariste» semble surtout bien improbable aux yeux du FMI. De même les experts internationaux ne croient pas que la France sera en mesure de ramener à 3 % du PIB son déficit public en 2013.
Alors que les comptes consolidés de l'État, des collectivités locales et des organismes sociaux, seront déficitaires à hauteur de 4,7 % du PIB en 2012 selon eux, ce déséquilibre devrait atteindre encore 3,5 % l'an prochain. Soit 0,4 point de plus que ce que le FMI entrevoyait en avril dernier, lors de la publication de son Fiscal Monitor, qui examine à la loupe les comptes publics des principaux pays de la planète.
Le FMI se montre quelque peu dubitatif vis-à-vis de la politique budgétaire menée à Paris, avec d'un côté l'accent mis «d'abord sur les hausses de recettes fiscales», et ultérieurement «un changement vers plus de contrôle des dépenses à partir de 2014» note-t-il
Baisse de la croissance mondiale
Le tableau conjoncturel français que dressent les économistes de Washington, en ouverture des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui se tiennent cette semaine à Tokyo, n'est guère réjouissant. Le taux de chômage devrait passer de 10,1 % à 10,5 % de la population active, correspondant à une augmentation de l'ordre de 150.000 du nombre de demandeurs d'emploi. Par ailleurs nos comptes extérieurs ne devraient pas s'améliorer, le déficit de la balance des paiements courants se stabilisant à 1,7 % du PIB.Le seul point positif pourrait être du côté des prix à la consommation, dont la hausse serait contenue à 1 % en 2013, après avoir atteint 1,9 % cette année. Cette bonne performance en soi serait la conséquence mécanique d'une activité économique manquant totalement de ressort, même si le FMI ne parle pas de récession à propos de la France ni de l'Allemagne.
En revanche la zone euro dans son ensemble devrait subir cette année une contraction de 0,4 % de son PIB, qui pourrait faire place à une très légère amélioration en 2013 (+ 0,2 %). La déprime de l'économie européenne constitue la principale explication de la révision à la baisse de la croissance mondiale dans son ensemble. Le FMI table désormais sur une progression de 3,3 % en 2012 et de 3,6 % en 2013 (au lieu de 3,5 % et 3,9 % précédemment).
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