Les autorités redoutent un accueil explosif de la chancelière
allemande, ce mardi. Le dispositif de sécurité sera le plus important
depuis la venue de Bill Clinton à Athènes, il y a treize ans.
Les autorités grecques veulent exclure tout débordement surprise. Il faut dire que, à la différence du président des États-Unis, les Grecs préparent un accueil explosif, mardi, à la chancelière allemande. À partir de midi, les grandes centrales syndicales et des dizaines d'organisations de travailleurs ont appelé à un arrêt de travail et à un rassemblement géant devant le Parlement, en plein cœur d'Athènes.
Un plan B élaboré
Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza, parti de gauche radicale, a annoncé sa participation aux mouvements alors que Panos Kamenos, chef du parti des Grecs indépendants, appelle à encercler l'ambassade d'Allemagne. «C'est symbolique, mais il faut qu'Angela Merkel comprenne que nous en avons assez de son diktat sur l'Europe. Chaque heure, mille personnes perdent leur emploi ici. On va au casse-pipe!», explique Suzi, une militante du Syriza.De l'Acropole au Parlement, ce lundi, la capitale grecque est déjà quadrillée et la circulation déviée, au grand dam des Athéniens et des touristes. Un plan B, faisant passer la chancelière par la mer, au sud d'Athènes, a même été élaboré si les manifestants perturbent la visite éclair d'Angela Merkel.
Pas question donc de gâcher la venue d'une «amie» de la Grèce. Car, pour le gouvernement de coalition droite-gauche, dirigé par Antonis Samaras, il n'y a pas de doute: la chancelière Allemande, apporte, dans ses bagages, un message de soutien aux Grecs et la validation du versement de la tranche de 31,5 milliards d'euros, vitale au pays. Mais pour décrocher ce blanc-seing et éviter la faillite d'ici à la fin de novembre, le gouvernement doit d'abord verrouiller, en accord avec ses créanciers publics, une liste de mesures d'économies budgétaires d'un montant de 13,8 milliards d'euros, avant de la faire adopter par ses députés.
Takis Bratsos, analyste économique, y voit là une hypocrisie généralisée: «Avec une récession à 7,3%, le gouvernement fait fausse route dans son budget 2013. Ajouter la baisse des dépenses publiques à l'augmentation des recettes pour arriver au montant exigé par les créanciers, soit entre 14 et 16,5 milliards d'euros, est impossible.» L'économiste juge cette approche contradictoire. Il estime qu'il est inconcevable d'augmenter les recettes si le PIB et les salaires baissent.
Il n'empêche, Antonis Samaras, le premier ministre grec, veut croire que la roue tourne et que, à huit jours du sommet européen, le ton des créanciers publics du pays est en train de changer en faveur de la Grèce.
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