Pas de remise en cause du pacte budgétaire
Jens Weidmann, qui adopte depuis plusieurs mois un profil extrêmement orthodoxe, renvoie également le nouvel élu français dans les cordes au sujet de la renégociation souhaitée par Paris du pacte budgétaire. « C'est une bonne habitude européenne de respecter les traités signés », a-t-il ainsi affirmé. Il appuie donc la position très ferme d'Angela Merkel qui jeudi devant la Bundestag a réaffirmé son refus de toute renégociation du pacte signé début mars. Du reste, un autre banquier central allemand, Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE avait jugé mercredi que la France "devait" ratifier le pacte budgétaire.
Négociations difficiles
Malgré quelques ouvertures de forme - ce samedi encore Angela Merkel affirme qu'un "partenariat stable" avec françois Hollande est "possible", Berlin ne semble donc pas en réalité prêt à céder du terrain sur ce pacte budgétaire. Angela Merkel en a besoin pour apparaître auprès de son électorat conservateur comme respectueuse de la tradition de stabilité de l'Allemagne. Du reste, ce traité est son œuvre, c'est le prix que les Européens ont dû payer pour la mise en place d'un mécanisme de soutien financier permanent de la zone euro, le MES. François Hollande aura donc grand mal à avancer sur ce plan, tout comme sur les statuts de la BCE, dont l'indépendance et l'engagement anti-inflationniste sont des éléments quasi-sacrés outre-Rhin. Reste une voie étroite : celui d'un « pacte de croissance » prévoyant quelques mesures capables de donner des arguments au président élu avant les législatives des 10 et 17 juin prochains.
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