TOUT EST DIT

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dimanche 1 avril 2012

Nicolas Sarkozy aux jeunes : «Je n'ai pas peur !»

Devant plusieurs milliers de militants UMP réunis à Paris, porte de Versailles, Sarkozy a annoncé la création d'une «banque de la jeunesse», chargée de soutenir les projets de jeunes entrepreneurs, s'il était réélu le 6 mai.

Nouveau discours à la jeunesse. Fin mars 2007, devant un Zénith comble, Nicolas Sarkozy avait parlé d'amour, sujet rarement traité par des responsables politiques. À trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle, le président candidat s'est adressé à quelques milliers de jeunes UMP (10.000 selon le parti ; la moitié moins, au jugé) réunis dans un vaste hall froid et sans âme de la Porte de Versailles, à Paris. Comme en 2007, le président-candidat a convoqué De Gaulle, la génération héroïque de la résistance, Jean-Paul II et son célèbre «n'ayez pas peur!». Il a aussi une nouvelle fois fustigé l'héritage de mai 68. Mais son discours, post-crise, était d'une autre tonalité qu'il y a cinq ans: «Vous êtes les enfants d'une crise terrible (…) Nous allons devoir repenser notre idée du bonheur», a-t-il prévenu.
Dans un discours de près d'une heure, souvent très théorique, le président-candidat a plaidé pour un «nouvel humanisme»: «Ce sont les valeurs, les idées, l'esprit, la conscience, c'est une forme de morale qui doivent mener le monde.» a-t-il lancé en évoquant un «besoin de civilisation». «Dans notre vision du progrès, il y a un besoin nouveau de qualité de la vie, a-t-il ajouté. (…) On ne peut pas continuer avec un monde où l'argent serait la mesure de tout, où le capital aurait tous les droits, où l'obsession du profit à court terme aurait pour conséquence que l'avenir n'aurait plus de valeur».
Plus concrètement, Sarkozy a promis la création d'une «banque de la jeunesse», chargée de soutenir et financer les projets de jeunes entrepreneurs. «Je refuse l'assistanat, a-t-il indiqué. Je ne veux pas de cette dépendance pour la jeunesse. Je veux l'autonomie pour la jeunesse. Je dis non à un RMI jeunes, à un RSA jeunes.» Il a redit qu'il souhaitait plus d'apprentis dans les entreprises et annoncé qu'il «obligera» les banques, les entreprises d'assurances mais aussi les administrations à accueillir des apprentis: «J'en ai assez d'un Etat qui dit aux autres ce qu'ils doivent faire et qui ne se l'appliquent jamais à lui-même.» Il a aussi annoncé sa volonté de «doubler» les effectifs du service civique. Et résumé ainsi son projet: «Tout faire, non pour l'assistanat qui est une infantilisation de la jeunesse, mais pour aider la jeunesse à entrer dans la vie d'adulte».

«Trois semaines à fond, puis deux semaines à fond!»

Sans la citer, il a reproché à la gauche de «mentir à la jeunesse» sur les nécessaires sacrifices à accomplir, indispensables selon lui pour les finances publiques. «On a menti à la jeunesse grecque, regardez où se trouve la Grèce! On a menti à la jeunesse espagnole, regardez où se trouve l'Espagne! Je ne veux pas mentir à la jeunesse de France (…) Je ne veux pas que vous ayez le sort de la jeunesse grecque ou espagnole parce que l'on vous aura berné d'illusions, jamais parlé d'efforts, de devoirs, parce qu'on vous aura parlé comme à des grands enfants, non comme à des adultes.»
REMARQUEZ LE REGARD DE COPÉ-JUDAS
Nicolas Sarkozy, qui a engagé une guerre des nerfs avec François Hollande (qui s'inquiète de le voir arriver en tête au premier tour), a rappelé ses confidences faites avant son entrée en campagne, selon lesquelles il arrêterait la politique s'il était battu le 6 mai: «J'ai dit que je m'engagerais pleinement dans cette campagne mais que j'en tirerai aussi les conséquences. Je n'ai pas peur! Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu!» Il a aussi déclenché les vivats des jeunes UMP, et un sourire radieux de son épouse Carla, en évoquant un «besoin de fraternité, d'aimer et d'être aimé», «y compris quand on est président de la République». «Je ne suis pas un robot!, a-t-il crié. Ce que je vous dis va sortir de mon cœur, de mes tripes.»
Il a terminé son discours par son désormais habituel «j'ai besoin de vous». «Rien n'est joué, a-t-il ajouté. Ensemble, nous allons écrire la plus belle page de l'histoire de la Ve République.» Après la Marseillaise, le président-candidat a repris le micro pour remercier la brochette de personnalités de l'UMP assises au premier rang, dont Jean-François Copé (très applaudi par les militants), Bernadette Chirac, Frédéric Mitterrand, sa porte parole NKM, ou encore Jean-Louis Borloo. Trois «nouveaux visages» de la campagne, le secrétaire national de l'UMP Geoffroy Didier, suivi du duo de Villepinte Guillaume Peltier/Salima Saa, avaient chauffé la salle avant son intervention. «Allez, a conclu le président. Trois semaines (avant le premier tour, NDLR) et deux semaines (entre le 1er et le second tour, NDLR). Trois semaines à fond, puis deux semaines à fond!».

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