Devant plusieurs milliers de militants UMP réunis à Paris, porte de
Versailles, Sarkozy a annoncé la création d'une «banque de la jeunesse»,
chargée de soutenir les projets de jeunes entrepreneurs, s'il était
réélu le 6 mai.
Dans un discours de près d'une heure, souvent très théorique, le président-candidat a plaidé pour un «nouvel humanisme»: «Ce sont les valeurs, les idées, l'esprit, la conscience, c'est une forme de morale qui doivent mener le monde.» a-t-il lancé en évoquant un «besoin de civilisation». «Dans notre vision du progrès, il y a un besoin nouveau de qualité de la vie, a-t-il ajouté. (…) On ne peut pas continuer avec un monde où l'argent serait la mesure de tout, où le capital aurait tous les droits, où l'obsession du profit à court terme aurait pour conséquence que l'avenir n'aurait plus de valeur».
Plus concrètement, Sarkozy a promis la création d'une «banque de la jeunesse», chargée de soutenir et financer les projets de jeunes entrepreneurs. «Je refuse l'assistanat, a-t-il indiqué. Je ne veux pas de cette dépendance pour la jeunesse. Je veux l'autonomie pour la jeunesse. Je dis non à un RMI jeunes, à un RSA jeunes.» Il a redit qu'il souhaitait plus d'apprentis dans les entreprises et annoncé qu'il «obligera» les banques, les entreprises d'assurances mais aussi les administrations à accueillir des apprentis: «J'en ai assez d'un Etat qui dit aux autres ce qu'ils doivent faire et qui ne se l'appliquent jamais à lui-même.» Il a aussi annoncé sa volonté de «doubler» les effectifs du service civique. Et résumé ainsi son projet: «Tout faire, non pour l'assistanat qui est une infantilisation de la jeunesse, mais pour aider la jeunesse à entrer dans la vie d'adulte».
«Trois semaines à fond, puis deux semaines à fond!»
Sans la citer, il a reproché à la gauche de «mentir à la jeunesse» sur les nécessaires sacrifices à accomplir, indispensables selon lui pour les finances publiques. «On a menti à la jeunesse grecque, regardez où se trouve la Grèce! On a menti à la jeunesse espagnole, regardez où se trouve l'Espagne! Je ne veux pas mentir à la jeunesse de France (…) Je ne veux pas que vous ayez le sort de la jeunesse grecque ou espagnole parce que l'on vous aura berné d'illusions, jamais parlé d'efforts, de devoirs, parce qu'on vous aura parlé comme à des grands enfants, non comme à des adultes.»REMARQUEZ LE REGARD DE COPÉ-JUDAS |
Il a terminé son discours par son désormais habituel «j'ai besoin de vous». «Rien n'est joué, a-t-il ajouté. Ensemble, nous allons écrire la plus belle page de l'histoire de la Ve République.» Après la Marseillaise, le président-candidat a repris le micro pour remercier la brochette de personnalités de l'UMP assises au premier rang, dont Jean-François Copé (très applaudi par les militants), Bernadette Chirac, Frédéric Mitterrand, sa porte parole NKM, ou encore Jean-Louis Borloo. Trois «nouveaux visages» de la campagne, le secrétaire national de l'UMP Geoffroy Didier, suivi du duo de Villepinte Guillaume Peltier/Salima Saa, avaient chauffé la salle avant son intervention. «Allez, a conclu le président. Trois semaines (avant le premier tour, NDLR) et deux semaines (entre le 1er et le second tour, NDLR). Trois semaines à fond, puis deux semaines à fond!».
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