Cette campagne intéresse-t-elle suffisamment les Français pour qu'ils
se rendent aux urnes ? Prévoir l'abstention est, pour les sondeurs,
l'un des exercices les plus difficiles. Mais l'enjeu est important : la
participation peut modifier les lignes supposées d'un scrutin. Ainsi, Lionel Jospin
avait-il payé au prix fort, le 21 avril 2002, la faiblesse de
mobilisation de l'électorat socialiste, dans une élection qui avait
enregistré un record d'abstention, à 28,4 %. En 2007, en revanche,
l'abstention avait été la plus faible depuis 1974, à 16,22 %.
Plusieurs instituts posent directement, dans leurs enquêtes, la question de l'intention d'aller voter. Dans le baromètre de TNS Sofres publié le 28 mars, 74 % des personnes interrogées se déclarent "tout à fait certaines" de participer au scrutin. Ce chiffre est loin des 81 % enregistrés, à pareille époque, il y a cinq ans.
Plusieurs instituts posent directement, dans leurs enquêtes, la question de l'intention d'aller voter. Dans le baromètre de TNS Sofres publié le 28 mars, 74 % des personnes interrogées se déclarent "tout à fait certaines" de participer au scrutin. Ce chiffre est loin des 81 % enregistrés, à pareille époque, il y a cinq ans.
Autre indicateur, le niveau d'intérêt déclaré par les Français. Il était plutôt élevé en début de campagne. Mais différentes études montrent une stagnation, ou un fléchissement. "L'intérêt devrait augmenter, et ce n'est pas le cas", observe Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'IFOP. Les audiences en recul des émissions politiques, les mauvais chiffres de vente des journaux sont aussi des signes qui peuvent laisser songeur. "C'est une campagne qui ressemble à une oeuvre de Jackson Pollock. Quand on la regarde, on ne sait pas comment la saisir", analyse Edouard Lecerf, directeur général de TNS Sofres.
Le politologue Vincent Tiberj, coordinateur scientifique du programme Trielec, qui scrute cette élection, décrit "une campagne qui ne tient pas ses promesses". "On observait une demande de politique, et il y a quelque chose qui ne va pas", estime-t-il. Pour M. Tiberj, "il n'y a pas d'adhésion, ni à gauche pour François Hollande, ni à droite pour Nicolas Sarkozy". Autre souci : "On a tendance à oublier les vacances (le week-end du premier tour correspond à une période de congés pour l'ensemble des zones). Ça peut avoir un impact sur l'abstention", prévient le chercheur.
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