TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 1 avril 2012

Pour les politologues, "quelque chose ne va pas" dans cette campagne

Cette campagne intéresse-t-elle suffisamment les Français pour qu'ils se rendent aux urnes ? Prévoir l'abstention est, pour les sondeurs, l'un des exercices les plus difficiles. Mais l'enjeu est important : la participation peut modifier les lignes supposées d'un scrutin. Ainsi, Lionel Jospin avait-il payé au prix fort, le 21 avril 2002, la faiblesse de mobilisation de l'électorat socialiste, dans une élection qui avait enregistré un record d'abstention, à 28,4 %. En 2007, en revanche, l'abstention avait été la plus faible depuis 1974, à 16,22 %.
Plusieurs instituts posent directement, dans leurs enquêtes, la question de l'intention d'aller voter. Dans le baromètre de TNS Sofres publié le 28 mars, 74 % des personnes interrogées se déclarent "tout à fait certaines" de participer au scrutin. Ce chiffre est loin des 81 % enregistrés, à pareille époque, il y a cinq ans.
Plusieurs instituts posent directement, dans leurs enquêtes, la question de l'intention d'aller voter. Dans le baromètre de TNS Sofres publié le 28 mars, 74 % des personnes interrogées se déclarent "tout à fait certaines" de participer au scrutin. Ce chiffre est loin des 81 % enregistrés, à pareille époque, il y a cinq ans.

"UNE OEUVRE DE POLLOCK"
Ipsos pose aussi cette question, les personnes interrogées devant déclarer une certitude d'intention d'aller voter sur un barème allant de 0 à 10. Seuls ceux qui cochent la case 10 sont retenus. Le chiffre, pour cet institut, est nettement meilleur : 79 %, dans une étude publiée le 10 mars. "On ne semble pas se diriger vers le record d'abstention de 2002, ni vers la forte participation de 2007", estime Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos. "Si l'idée que les jeux ne sont pas faits s'installe, ce peut être aussi un facteur de mobilisation", estime-t-il.
Autre indicateur, le niveau d'intérêt déclaré par les Français. Il était plutôt élevé en début de campagne. Mais différentes études montrent une stagnation, ou un fléchissement. "L'intérêt devrait augmenter, et ce n'est pas le cas", observe Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'IFOP. Les audiences en recul des émissions politiques, les mauvais chiffres de vente des journaux sont aussi des signes qui peuvent laisser songeur. "C'est une campagne qui ressemble à une oeuvre de Jackson Pollock. Quand on la regarde, on ne sait pas comment la saisir", analyse Edouard Lecerf, directeur général de TNS Sofres.
"DÉSAPPOINTEMENT"
Pour Pascal Perrineau, le directeur du Centre de recherches de Sciences Po (Cevipof), il existe des similitudes entre 2002 et 2012 : "On sent un même flottement de l'opinion dans la dernière période de campagne. On observe du désappointement. Cela peut se traduire par une sortie du système, c'est-à-dire de l'abstention, ou un vote protestataire." Il voit aussi, cependant, de vraies différences : "On ne sort pas d'une cohabitation qui laissait, au fond, l'idée qu'il y avait peu de différences entre Lionel Jospin et Jacques Chirac. Et la crise économique fait que l'opinion considère l'heure grave."
Le politologue Vincent Tiberj, coordinateur scientifique du programme Trielec, qui scrute cette élection, décrit "une campagne qui ne tient pas ses promesses". "On observait une demande de politique, et il y a quelque chose qui ne va pas", estime-t-il. Pour M. Tiberj, "il n'y a pas d'adhésion, ni à gauche pour François Hollande, ni à droite pour Nicolas Sarkozy". Autre souci : "On a tendance à oublier les vacances (le week-end du premier tour correspond à une période de congés pour l'ensemble des zones). Ça peut avoir un impact sur l'abstention", prévient le chercheur.

0 commentaires: