jeudi 26 avril 2012
François Hollande fait des œillades aux électeurs de « l’innommable »…
« Séduire l’électeur de Marine », titrait hier dans Présent Jeanne
Smits en nous entretenant d’un Sarkozy qui essayait pour l’occasion de
droitiser un peu son discours. Hollande à son tour fait des clins d’œil
vers cet électorat qu’il a tant décrié. En toute indécence. Dans son cas
(des plus pendables) cet exercice de séduction ressemble fort à une
tentative de racolage sur la voie publique – délit aux yeux de la loi –,
d’une totale vénalité électorale, puisque ces électeurs nationaux,
Hollande ne les aime pas. On peut même dire qu’il les déteste. On devine
combien il doit lui en coûter de s’adresser à eux.
Ces électeurs sans aveux, les deux alliés du candidat socialiste,
Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly, n’ont cessé de les couvrir d’injures les
plus basses. Souvenez-vous d’Eva Joly (voir Présent de samedi et
de mercredi), qualifiant tour à tour les électeurs du Front national, à
travers leur candidate Marine Le Pen, d’« innommables » et de « taches
sur la France ». Mais aujourd’hui, pour le candidat socialiste, les
« innommables », dont il est prêt à aller serrer la main, ne sont plus
tout à fait des intouchables. La « tache sur la France » se serait-elle,
entre-temps, transformée, grâce à la médecine des urnes, en un grain de
beauté ?
« A moi de convaincre les électeurs du Front national », annonçait mardi François Hollande en une de Libération…
Et de développer sa stratégie : « D’abord il faut mobiliser les
électeurs qui ne sont pas venus voter (…). Enfin il y a l’électorat de
Marine Le Pen, dont une part vient de la gauche et devrait se retrouver
du côté du progrès, du changement, de l’effort partagé, de la justice parce qu’il est contre les privilèges, contre la mondialisation financière, contre une Europe défaillante. »
Contre tout ce que, en somme, incarne peu ou prou le candidat
socialiste ? Peu importe : « le capitaine de pédalo », porté par l’écume
bouillonnante de la vague anti-sarkozyste, n’est pas à un mensonge
près. « A moi de les convaincre que c’est la gauche qui les défend. » Après avoir contribué à filer la corde pour les pendre ?
Oublions cela… Les électeurs de Marine, il va maintenant les
défendre, même sur « l’immigration ». Oui, vous avez bien lu :
l’immigration. Lui qui veut régulariser tous les clandestins. Ah !
pardon… Ce sont les intentions de ses alliés Mélenchon et Joly. Le
député de Corrèze a certes aussi parlé de les régulariser, mais « au cas
par cas »… Ce sera plus long, plus compliqué, cela mobilisera plus de
fonctionnaires – sans importance puisque la gauche va en embaucher de
nouveaux bataillons – mais au final on aboutira au même résultat. Et
qu’on se le dise : une fois au pouvoir, Flamby va anéantir les mafias
« qui organisent les filières clandestines ». Hollande se prend pour
Elliot Ness…
Sa priorité : le droit de vote aux immigrés !
Quant à l’immigration légale, pas question bien sûr d’y toucher. « L’immigration zéro n’est pas possible. Et l’immigration divisée par deux (comme le préconise Sarkozy) supposerait de contrevenir à bien des principes de droit européen… »
Donc nous continuerons à accueillir légalement 200 000 immigrants
chaque année même si nous n’avons plus de travail à leur donner. Et plus
de logements à leur offrir, sinon à imposer aux Français de souche,
comme l’avait souligné Marine Le Pen durant sa campagne, de se serrer
encore davantage dans les appartements qu’ils n’arrivent même plus à
trouver, pour faire toujours plus de place aux nouveaux arrivants. Quand
il ne s’agit pas tout simplement de leur céder toute la place. On n’a
plus de travail et plus de logements pour accueillir les migrants, mais
on peut encore leur offrir des subventions en pagaille.
C’est ce « message » que le candidat de gauche s’apprête pourtant à
aller délivrer sans vergogne aux électeurs de Marine Le Pen. Le Monde daté de mercredi nous expliquait : « François Hollande va arpenter les terres de l’Est pour séduire l’électorat ouvrier. »
Avec, en guise de cadeau, le droit de vote qu’il s’apprête à accorder
aux immigrés ? Grâce à lui, il y aura demain, en France, des
municipalités halal, dirigées par des maires mahométans. De quoi
effectivement enthousiasmer les électeurs de Marine Le Pen…
Le contre-exemple Mélenchon
Hollande devrait tout de même se demander pourquoi le matamore
Mélenchon, qui croyait, sur la foi des sondages et de ses succès de
meetings, éclipser Marine Le Pen, notamment dans l’électorat ouvrier, se
retrouve au final à six points derrière elle, avec des électeurs
provenant presque exclusivement de la fonction publique et de la
nomenklatura politique et syndicaliste. Un électorat d’où les
prolétaires, qu’il prétendait représenter, sont quasiment absents…
Hollande devrait s’interroger pourquoi les électeurs de Marine Le Pen
venant de la gauche et qu’il veut récupérer, sont allés vers la
candidate du Front national plutôt que vers celui du Front de gauche ?
Parce que Mélenchon ne possédait pas le bon logiciel. En dépit de ses
prouesses de tribun, quelque chose les a rebutés chez le héraut
tonitruant de « l’insurrection révolutionnaire et citoyenne » : non
seulement ce dernier ne dénonçait pas l’immigration, mais il s’en
faisait le chantre échevelé, avec encore plus d’enthousiasme que
François Hollande. Or, l’immigration, c’est l’un des maux dont
l’électorat populaire souffre le plus.
Les hauts fonctionnaires, les magistrats, les patrons, les
banquiers, les diplomates, les vedettes du show-biz et des médias, les
universitaires de grande envergure, tous ces notables qui prônent
l’immigration et l’imposent à leurs concitoyens plus défavorisés,
habitent généralement des immeubles ou des hôtels particuliers
ultra-protégés. J’en sais quelque chose : piéton de Paris, j’ai vu ces
dernières années, dans les quartiers chics ou simplement cossus de la
capitale, se multiplier la fermeture des passages où le vulgaire ne peut
plus aujourd’hui pénétrer. Ces passages sont désormais verrouillés par
des portails aux codes d’accès sophistiqués. Les résidents de ces
forteresses électroniques se protègent contre une insécurité galopante,
issue d’une immigration qu’ils ont souvent favorisée. Et qu’ils
continuent de susciter. Tant pis pour les Français d’en bas qui eux,
n’ayant pas les moyens de s’en protéger aussi bien, doivent en subir les
conséquences dans leur vie quotidienne.
Prendre en compte l’inquiétude et la colère de ce petit peuple
français victime de l’immigration portes ouvertes, et des effets qui en
découlent, comme l’insécurité et l’islamisation, c’est la frontière qui
sépare Marine Le Pen des autres partis, soumis eux aux « principes du
droit européen ». Un droit pro-immigrationniste, conçus par des élites
mondialistes pour assurer la libre circulation des capitaux, des biens
et des personnes. Et substituer chez les peuples la préférence étrangère
à « l’innommable » préférence nationale. Ce sont ces « principes » que
François Hollande entend faire avaler aux électeurs de Marine Le Pen,
venus de la gauche. La pilule est vraiment très grosse… Elle risque fort
de leur rester en travers de la gorge.
Valéry Giscard d’Estaing et l’immigration
Dans Le Point de la semaine dernière, Valéry Giscard
d’Estaing, qui aime la littérature de fiction et cherche à occuper ses
années de retraite, imaginait, histoire sans doute de se rajeunir de 38
ans, qu’il était candidat à la présidence de la République. « Voici
ce que serait ma profession de foi, différente de celle de 1974 et de
1981, car en trente ans l’Etat de la France s’est beaucoup dégradé. ».
Il y a lui-même un peu contribué… L’ex-président, qui avait jadis parlé
« d’immigration invasion », proposerait aujourd’hui « dans un monde en
pleine effervescence démographique (…) un plafond d’immigration, établi
en fonction des offres d’emploi, (qui) sera fixé chaque année. Le
regroupement familial, justifié dans son principe (c’est lui qui l’a
promulgué), sera corrigé pour mettre fin aux déviations abusives. Le
droit d’asile s’exercera dans sa stricte définition internationale ». Ce
minimum, avancé par un ancien président libéral, c’est pourtant encore
beaucoup trop – du giscardo-lepénisme – pour l’internationaliste
Hollande, qui préfère, c’est sa spécialité, mixer une synthèse de ses
propositions en matière d’immigrés avec celles de Mélenchon et d’Eva
Joly : ouvrir grand la porte aux immigrés en ayant l’air de la refermer
un tout petit peu. Le farceur Hollande prend vraiment les électeurs de
Marine Le Pen pour des canards sauvages. Et en plus il veut les chasser
sans permis…
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