TOUT EST DIT

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lundi 27 février 2012

L'Allemagne contre le reste du monde sur le fonds de secours

Le sommet européen des 1er et 2 mars s'annonce tendu, malgré l'accord tout frais concernant la Grèce, en raison du refus répété de Berlin d'augmenter les moyens du fonds de secours de la zone euro comme le réclament tous ses partenaires, le FMI et les É tats-Unis.

« La position de Berlin n'a pas changé : il ne voit pas la nécessité d'augmenter le volume du Mécanisme européen de stabilité (MES) pour le moment. » Le porte-parole du gouvernement allemand a été très clair mercredi dernier : l'Allemagne, principale contributrice aux fonds de soutien au sein de la zone euro, refuse de lâcher du lest, même si elle a obtenu en contrepartie un durcissement de la discipline budgétaire.
« Les signaux en provenance d'Italie et d'Espagne le montrent : la situation se stabilise, il n'y a aucune raison d'augmenter le volume » des mécanismes d'aide, renchérit Joachim Spatz, porte-parole du groupe parlementaire FDP (libéral) sur les questions européennes. Et d'annoncer que la coalition au pouvoir (CDU/CSU-FDP) prévoit, demain, de soumettre au vote des députés une motion excluant toute augmentation de l'enveloppe du MES.
La pression est pourtant considérable sur Berlin, plus que jamais isolé. Lors de son entretien téléphonique mardi avec Angela Merkel, le président américain Barack Obama « a exhorté la chancelière à faire quelque chose pour le fonds de secours », confie un diplomate européen. D'un point de vue pratique, l'idée serait de combiner la capacité de prêts du Fonds européen de stabilité financière (FESF, 250 milliards d'euros) avec celle du MES (500 milliards d'euros en théorie). Pour l'instant, Berlin dit vouloir en rester à 500 milliards au total.
Les partisans d'un pare-feu aux ressources accrues estiment que cela permettrait d'empêcher une bonne fois pour toutes la contagion de la crise de la dette à l'Italie et l'Espagne, mais également de convaincre le Fonds monétaire international de participer de manière significative au second plan d'aide à la Grèce. La contribution actuellement envisagée par le FMI est de 13 milliards d'euros sur un plan qui en comprend 130 milliards.
« La moins mauvaise des solutions »
Or l'institution de Washington estime que c'est à la zone euro de faire le premier pas en se dotant d'abord d'un pare-feu convaincant. De la sorte, des pays non-membres de l'union monétaire seraient rassurés et pourraient également contribuer à l'augmentation des ressources du FMI et aider indirectement la zone euro. La directrice du Fonds, la Française Christine Lagarde, mène une campagne très intense sur le sujet.
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, estime pour sa part que « le renforcement du pare-feu financier de la zone euro fait partie d'un ensemble avec le pacte budgétaire » qui renforce la discipline partout dans la zone euro, voulu à tout prix par l'Allemagne. Il sera signé la semaine prochaine.
Malgré son isolement, « on ne sait pas si la situation sera suffisamment mûre lors du sommet des 1er et 2 mars pour que l'Allemagne accepte un renforcement du pare-feu », admet un diplomate européen. L'Allemagne doit déjà faire voter, ce lundi, le second plan de sauvetage de la Grèce et si l'issue du vote ne fait pas de doute, beaucoup de députés approuveront l'aide de mauvaise grâce. « C'est la moins mauvaise des solutions », estime ainsi l'élu FDP Joachim Spatz.

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