TOUT EST DIT

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lundi 27 février 2012

Hollande, lui, n'a pas changé

Cajoler son électorat naturel sans prêter le flanc à des assauts trop faciles pour ses adversaires. En d'autres termes, afficher une volonté de s'en prendre à des marqueurs de l'injustice, des excès du laisser-faire libéral sans tomber dans le piège du "demain, on rase gratis". Une partie des mesures annoncées dimanche par François Hollande procède de cette stratégie. Ainsi, la suppression des stock-options, le renforcement de la loi SRU ou même l'encadrement des dépassements d'honoraires des médecins présentent-ils un rapport coût financier/intérêt politique très compétitif.
Après les cafouillages sur le vrai-faux rétablissement de la retraite à 60 ans, l'embauche de 60.000 professeurs reconvertie à la sauvette en redéploiement d'effectifs existants, cela ne peut pas faire de mal. Ces mesures ont en outre l'avantage d'être difficilement attaquables par ces temps de crise. Qui va aller défendre bec et ongles ces municipalités qui préfèrent payer une amende plutôt que de construire des logements sociaux ou ces praticiens spécialistes, dont les tarifs de consultation ont explosé ces dernières années ? Le silence des snipers de la majorité sur ces propositions est à cet égard édifiant.
Ces ballons d'essai dessinent-ils pour autant le style de ce que pourrait être la stratégie économique du candidat Hollande ? Une sorte de libre-service de mesures précises, concrètes, signifiantes qui, additionnées, formeraient la colonne vertébrale d'un programme fortement idéologisé mais raisonnable ? Rien de spectaculaire (éviter à tout prix les ravages qu'avaient provoqués les maladresses de Ségolène Royal sur l'augmentation du Smic, ou alors des slogans qui font de l'effet parce qu'ils "sonnent" mais ne prêtent pas davantage à conséquence). Il en va ainsi de la séparation des activités de dépôt des banques de celles de la "finance spéculative", projet trop technique pour que les polémiques qu'il suscite puissent être audibles pour l'électeur. Un style très hollandais finalement.

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