CHANGES. L’euro a commencé la semaine à 1.3442 dollar, en consolidant lundi une phase de remontée qui l’a conduit à franchir la barre symbolique des 1,34 dollar pour la première fois de près de trois mois. Vers 12 heures vendredi, l'euro gagnait 1,12% à 1,3398 dollar et 1,07% à 107,9 yens. En revanche, l'euro perdait du terrain face au sterling britannique (- 0,16% à 0,8481) et restait stable contre le franc suisse (0% à 1,2050). Depuis le début, les performances de l'euro calculées par Cerclefinance.com contre ces quatre devises sont les suivantes : +3,4%, +8,3%, +1,7% et +1%.
A SAVOIR. L'optimisme est soutenu par les dernières nouvelles provenant de Grèce : le Parlement grec a adopté un projet de loi qui définit les modalités permettant de procéder à l'effacement de 107 milliards d'euros de dette détenue par les créanciers privés du pays, rapportent les analystes d'Aurel BGC. Le lancement de l'offre d'échange devrait intervenir dès vendredi afin de respecter les délais serrés et l'échéance des obligations de mars, a annoncé M. Vénizelos, ajoutent-ils. Le bureau d'études du courtier rapporte également que selon le FMI, la récession se poursuivrait en Grèce jusqu'en 2013 avant d'être suivie d'un net rebond.
Certes, les questions en suspens à propos de la crise souveraine européenne restent nombreuses. La mise en place d'un « pare-feu » crédible est loin d'être faite en Europe. L'idée, désirée par tous les gouvernements européens sauf l'Allemagne, est de cumuler les capacités d'intervention du FESF (environ 250 milliards d'euros après l'aide au Portugal et à l'Irlande - 43,7 milliards d'euros - et le nouveau plan d'aide à la Grèce) et le futur MES (500 milliards d'euros) qui devrait être crée en juillet 2012, indique encore Aurel BGC.
Pour de nombreux partenaires de la zone euro, il revient en effet d'abord aux dirigeants européens de mettre en place les moyens nécessaires pour maîtriser les risques de contagion de la crise de la dette, en combinant par exemple les capacités de prêts de ses deux mécanismes de stabilité financière, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilité financière (MES).
Ceci porterait leur puissance de feu combinée à quelque 750 milliards d'euros. Les pays du G20 seraient alors plus enclins à répondre à l'appel du FMI, qui souhaite plus que doubler ses capacités d'intervention en levant 600 milliards de dollars de ressources supplémentaires. Additionnées, toutes ces mesures permettraient de créer un pare-feu financier mondial de l'ordre de 1.950 milliards de dollars. Un responsable gouvernemental allemand proche de la chancelière Angela Merkel a cependant estimé dimanche que le MES disposait déjà des fonds adéquats et que Berlin ne voyait pas l'utilité d'une combinaison du MES et du FESF.
Selon Reyters, à Mexico toutefois, les négociateurs présents au sommet du G20 ont laissé entendre un autre son de cloche, celui d'une Allemagne plus souple. "Tout le monde dans la zone euro et même dans l'union européenne est raisonnablement satisfait de voir une combinaison du MES et du FESF, même l'Allemagne, mais il est trop tôt pour dire qu'on en décidera au sommet européen de début mars", a déclaré Margrethe Vestager, ministre des Finances du Danemark, pays qui préside actuellement l'Union européenne.
A NOTER. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a estimé de son côté que l'économie européenne était en train de se stabiliser, avec "une certaine amélioration ici ou là".
Selon lui, "on peut voir qu'il y a un retour de la confiance des marchés financiers en général envers l'euro. Donc le sentiment général c'est que l'euro est maintenant un endroit plus sûr qu'il n'était au moment du sommet de Cannes" début novembre.
L'action de la BCE, qui s'est lancée en décembre dans des opérations inédites de prêts aux banques sur trois ans et sans plafond, a été saluée par le G20. Une nouvelle réunion des ministres des Finances de l'Eurogroupe aura lieu le 1er mars, lors de laquelle il sera notamment question de la Grèce. Chez CM-CIC, on insistait également sur le sommet du G20 qui s'ouvrait samedi matin et où la question de l'Europe serait également abordée. Mais, indiquaient-ils, malgré les négociations autour d'une augmentation des ressources du FMI, aucune avancée majeure n'est attendue… L'Europe a accompli de nombreuses avancées pour mettre un terme à sa crise mais ses partenaires attendent des gestes plus forts pour lutter contre la crise de la dette avant d'apporter leur soutien, estiment les spécialistes. Quoi qu'il en soit, les problèmes liés à la Grèce semblent avoir reflué et les discussions actuelles dans les salles de marché portent plutôt sur le prochain programme à trois ans LTRO de la BCE et la remontée du pétrole, note Chris Weston, trader chez IG Markets.
ET AUSSI. Pour mémoire, rappelle encore CercleFinance, la BCE ouvrira exceptionnellement ses guichets le mercredi 29 février pour une seconde “méga-opération” de refinancement à trois ans, un programme de liquidité destiné à soutenir le système bancaire européen. En attendant, vendredi après-midi aux États-Unis, les cambistes auront pris connaissance de l'indice « Umich » ( pour Michigan) de confiance des consommateurs et des ventes de logements neufs pour janvier, qui devaient ressortir en hausse à plus de 310.000 en rythme annualisé selon les analystes.
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