"L’Allemagne et la France célèbrent ce 22 janvier 2012, le quarante-neuvième anniversaire du traité de l’Elysée. Celui-ci a marqué une étape majeure dans notre histoire commune en scellant la réconciliation entre nos peuples, longtemps ennemis, et en fixant les objectifs d’une coopération accrue entre nos deux pays.
En près de 50 ans, la France et l’Allemagne ont noué tout un réseau de coopérations et de solidarités politiques, économiques et sociales, ont rapproché leurs sociétés, et notamment leurs jeunesses, ont fait mouvement l’une vers l’autre. Cela n’allait pas de soi car tant de traits les différencient : l’organisation des deux Etats, la structure de leur économie, les systèmes éducatifs, etc. Dès lors qu’Allemagne et France ont su, malgré leurs différences, s’entendre pour proposer le compromis auquel elles avaient abouti, elles ont pu apporter une contribution essentielle à la construction européenne.
Aujourd’hui, plus que jamais, l’Allemagne et la France, mais aussi l’ensemble des partenaires européens, doivent agir de manière unie et cordonnée pour protéger à la fois les acquis européens que la pression des marchés, la dérégulation financière et l’endettement excessif menacent, mais aussi surmonter, grâce à une plus grande intégration, les dysfonctionnements que la crise de la dette a révélés. Nous avons la conviction qu’une plus grande convergence de nos politiques économiques favorisera la mise en place d’une véritable gouvernance de la zone euro et renforcera de ce fait, la solidarité européenne.
La France et l’Allemagne ont l’ambition de montrer l’exemple de la convergence en proposant, dans la perspective du 50ème anniversaire du traité de l’Elysée l’an prochain, la mise en place d’un impôt sur les sociétés commun, dans son assiette comme dans son taux. Nos deux pays tiendront également des conseils des ministres franco-allemands pour la préparation des budgets afin de garantir que nous travaillons bien sur les mêmes principes d’élaboration dans le cadre du respect du pacte de stabilité et de croissance.
L’Allemagne et la France sont également déterminées à coopérer en vue de la création d’une taxe sur les transactions financières que le Président Sarkozy et la chancelière Merkel ont appelée de leurs vœux dès le sommet du G20 de Toronto l’an dernier. C’est ainsi qu’à l’initiative de nos deux pays, le Conseil européen de mars 2011 a souligné la nécessité d’explorer une telle perspective et que la Commission a établi fin septembre des propositions. Notre vœu est de rallier le plus grand nombre d’Etats à la nécessité d’introduire une telle taxe. Son objectif principal est de décourager les transactions risquées.
À côté des mesures budgétaires et régulatrices, la France et l’Allemagne souhaitent l’an prochain développer ensemble et pour l’avenir des propositions en vue d’une convergence et d’une compétitivité accrue de leurs économies nationales. Nous sommes, Français et Allemands, très engagés sur la croissance et sur l’emploi. Nous allons demander à la Commission que les fonds disponibles en Europe soient utilisés, notamment pour soutenir les PME et pour améliorer la force innovante de l’Europe et développer les réseaux, etc.
Les décisions prises par l’UE l’année dernière avaient pour objectif de préserver la stabilité de tous les États membres et de créer les conditions de la croissance. Pour que ceci aboutisse de manière rapide et durable, nous voulons nous montrer solidaires avec les efforts de réforme entrepris par les économies nationales particulièrement fragilisées et contribuer à rétablir une situation financière solide. Nous sommes fermement engagés aux côtés de la Grèce dans ses efforts de redressement budgétaire et de retour à la compétitivité.
La coopération qui s’intensifie dans les domaines économique et budgétaire a un effet d’entrainement au niveau politique. En ce sens, la crise fournit l’opportunité d’une consolidation européenne que nous devons saisir tous ensemble, et qui doit s’effectuer au bénéfice de tous les pays.
L’Allemagne et la France ont, en tant que grandes économies nationales au sein de l’Union européenne, une responsabilité particulière à l’égard de l’Europe. Grâce à une combinaison entre des finances saines et des incitations à la croissance, nous voulons témoigner de notre engagement au service de l’euro, de sa stabilité et également de notre volonté d’avoir une Europe forte et compétitive."
En grec, sur le site "Η Ευθύνη Γαλλίας και Γερμανίας απέναντι στην Ευρώπη"
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