Les fins de mois sont de plus en plus difficiles en Europe. Pour les Grecs, elles sont déjà impossibles avec des revenus diminués jusqu’à 50 %. Oh, pas pour les 4 151 fraudeurs du fisc d’une « liste de la honte » communiquée par le gouvernement aux journaux. Ces millionnaires doivent environ 5 milliards d’euros à l’Etat. Qui est incapable de les percevoir, incapable aussi de poursuivre ces personnes…
Ce n’est pas le seul problème du pays. Les douloureuses mesures d’austérité décidées l’an dernier ne colmatent pas le tonneau des Danaïdes. La campagne électorale bat son plein avec du n’importe quoi. Le chef du gouvernement Papademos n’a aucune crédibilité.
Mais tout cela importe peu à la « troïka » (FMI, BCE et UE) : elle exige encore plus de sacrifices pour remettre la Grèce en ordre. C’est-à-dire la désendetter partiellement afin qu’elle puisse percevoir de nouvelles aides, et non pas relancer l’économie – un objectif hors sujet. Or cette négociation achoppe sur les créances privées détenues par les banques et les assurances. Les anciens titres doivent être échangés contre des nouveaux à une valeur inférieure d’au moins de moitié et avec un taux d’intérêt sous les 4 %.
Les 350 milliards de dettes seraient ainsi épongés de 100 milliards. Rien de plus moral, puisque la spéculation et la cupidité rendraient enfin des comptes. Malheureusement, les banques helléniques figurent parmi les plus gros créanciers de l’Etat. Elles risquent la faillite avec d’autres dramatiques conséquences.
Pourtant, un « défaut » de la Grèce, encore inimaginable en 2011 au nom du sauvetage de l’euro, ne semble plus l’être aujourd’hui. Comme si l’Europe de la monnaie unique vivait depuis quelque temps sous tranquillisants et euphorisants administrés par la Banque de Francfort enfin prodigue en liquidités. Mais pour combien de temps ? Que penser de l’accord sur le Mécanisme européen de stabilité (MES) dont se félicitent les grands argentiers ? C’est vrai que ce fonds est plus solide que le fameux FESF et qu’il sera opérationnel en juillet, un an avant la date prévue. Toutefois, ses 500 milliards ne suffiraient pas si un grand pays comme l’Italie devait faire appel aux aides, nul ne l’ignore.
La zone euro nécessite peut-être une politique d’austérité mais aussi une vraie politique de solidarité – par exemple via les eurobonds - vient de rappeler, au nom du FMI, Christine Lagarde à la chancelière Merkel qui est restée de marbre.
Bref, tout va bien, Madame la marquise…
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