TOUT EST DIT

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dimanche 22 janvier 2012

Dette de la Grèce : les négociations se poursuivent avec les experts de l’IIF

Les tractations sur l’effacement d’une partie de la dette grecque se poursuivaient samedi entre le gouvernement grec et les experts du lobby bancaire (IIF), représentant les créanciers privés qui doivent consentir à un effacement de 100 milliards de la dette privée du pays. Après trois jours de négociations marathon, les deux parties, le gouvernement grec d’un côté, et le chef de l’IIF Charles Dallara et le Français Jean Lemierre, détaché de BNP Paribas de l’autre, ont affiché leur optimisme sur l’avancée des négociations tout en soulignant qu’il y avait encore "des détails techniques" à régler.
"Il y eu des progrès dans les discussions" avec le gouvernement grec, représenté par le Premier ministre Lucas Papademos et le ministre des Finances Evangélos Vénizélos, a indiqué samedi un porte-parole de l’IIF à l’AFP. Les négociations "vont se poursuivre avec une équipe d’experts de l’IIF à Athènes (...), MM. Dallara et Lemierre ont quitté Athènes car ils avaient prévu des rendez-vous en dehors du pays", a-t-il ajouté. L’IIF a appelé les parties à "agir de façon décisive et à saisir l’opportunité pour finaliser cet accord historique".
L’objectif de cette opération inédite vise à alléger le fardeau de la dette grecque à 120% du PIB en 2020 contre plus de 160% actuellement. Selon des sources gouvernementales grecques, MM. Dallara et Lemierre ont quitté samedi matin Athènes pour Paris.
"L’IIF s’est mis d’accord avec le gouvernement grec sur les grandes lignes de l’accord mais il y aurait encore des détails à régler avec les créanciers privés", a indiqué une source proche de M. Papademos à l’AFP. La plupart des journaux grecs estimaient samedi que la conclusion de l’accord était "proche", mais certains quotidiens relevaient que les négociations butaient toujours sur le taux d’intérêt de nouvelles obligations, un sujet qui avait provoqué la suspension des discussions la semaine dernière.
Ce sujet crucial avait provoqué la suspension des discussions la semaine dernière, le FMI et l’UE exigeant un taux d’intérêt aux alentours de 3%, alors que l’IIF insistait sur un taux de plus de 4%.
"Un pas avant la conclusion de l’accord", titrait le quotidien financier Naftémporiki, qui a indiqué que le coupon de nouvelles obligations aurait "un taux variable entre 3,25% et 4,75%".
Pour Ta Néa (centre-gauche), "le thriller sur l’accord se poursuivait". Le journal ajoutait que les pressions de la part du FMI continuaient pour un taux moins élevé et n’excluait pas l’intervention de la BCE, qui détient des titres grecs de 55 milliards d’euros, afin de faire reculer les résistances du FMI.
Pour sa part, Kathimérini (libéral) était plus réservé, soulignant que lors d’une téléconférence vendredi après-midi entre le gouvernement grec et ses partenaires européens, ces derniers ainsi que le FMI, "exerçaient des pressions pour un coupon de moins de 3,8%". La Grèce vit toujours sous la menace d’un défaut de paiement, 14,4 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance le 20 mars.
Mais la conclusion d’un accord sur la dette devrait donner une bouffée d’oxygène au pays, et éviterait l’aggravation de la situation dans la zone euro, où plusieurs pays sont frappés par la crise de la dette.
L’accord sur la dette grecque est une condition préalable pour la mise en oeuvre de la nouvelle aide de 130 milliards d’euros, décidée fin octobre à Bruxelles. Les chefs de la "troïka" (UE, BCE et FMI), arrivés vendredi à Athènes dans le cadre du contrôle régulier du redressement de l’économie du pays, ont eu des entretiens samedi avec des responsables du ministère du Travail et de la Santé pour discuter des réformes réclamées en échange du nouveau prêt qui doit être accordé au pays. Samedi, le ministre irlandais des Finances, Michael Noonan, a fustigé l’implication des créanciers privés pour résoudre la crise de la dette des pays en difficultés de la zone euro, dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. "C’était mortel de commencer un débat sur la restructuration de la dette en faisant porter le fardeau aux créanciers privés. Cela a rendu les marchés fous", a-t-il déclaré au journal.

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