Les Croates devraient dire oui à l'adhésion de leur pays à l'Union européenne lors d'un référendum jugé "crucial" par les autorités.
Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche matin et fermeront à 18h. Les premiers résultats partiels sont attendus après 19h GMT. Les responsables politiques croates, unanimement pro-européens, ont fait valoir que le vote en faveur de l'intégration dans l'UE était la décision la plus importante pour ce pays depuis l'indépendance obtenue au prix d'une guerre (1991-95) avec les rebelles serbes, ayant fait 20.000 morts.
"Je vais participer au référendum et vais voter pour une Croatie européenne. Je vous invite à y participer aussi. Dites "oui" à la Croatie et Dites "oui" à l'Europe", a dit le président croate Ivo Josipovic, dans un discours à la nation à la veille du vote.
L'enthousiasme pro-européen, qui avait grimpé à plus de 80% dans les sondages en 2003, s'est estompé au fil des négociations (2005-2011), en raison des durs critères fixés par Bruxelles, dont l'intransigeance était parfois perçue comme du chantage, mais surtout en raison de la crise économique qui secoue l'UE.
Les autorités se sont efforcées de dissocier la crise de la zone euro de la crise économique dont souffre la Croatie, allant jusqu'à assurer aux électeurs que l'adhésion leur apporterait "un environnement financier et macroéconomique stable (...), ce qui va relancer le développement de l'économie".
Pragmatique, Jasna Kozlovic, une retraitée ayant aussi voté oui, dit ne pas attendre des miracles de l'adhésion au bloc européen. "Nous avons besoin d'ordre et d'une vision d'avenir. Graduellement ça ira mieux" pour le pays, pense-t-elle.
Les eurosceptiques, eux, dénoncent la "perte de la souveraineté" de leur pays. "Seule une Croatie indépendante peut préserver ses richesses face aux compagnies multinationales et aux prédateurs de la mondialisation", s'est exclamé Milovan Sibl, le chef d'un petit parti ultra-nationaliste.
"L'UE est actuellement comme le Titanic après avoir heurté l'iceberg. Pourquoi y monter à bord", s'interroge aussi Zorana Banac, une mère de famille, qui affirme avoir voté non. Si le oui l'emporte, le traité d'adhésion que la Croatie a signé en décembre devra encore être ratifié par chacun des 27 Etats membres de l'UE, décision entérinant son intégration dans le bloc européen, le 1er juillet 2013.
Après la Slovénie en 2004, la Croatie sera la deuxième des six ex-républiques yougoslaves à adhérer à l'UE, une perspective offerte à l'ensemble des pays des Balkans occidentaux.
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