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mercredi 7 décembre 2011

Quand la CGT mène la vie de château

Accablant pour la CGT-RATP, le rapport publié mardi par de la Cour des comptes dénonce la faillite générale de l'objectif social du CE. Plusieurs propriétés à la gestion défaillantes sont pointées du doigt, notamment un château XVIIe situé dans l'Essonne.
Quand la CGT-RATP joue les châtelains, elle voit les choses en grand. Une des «maisons» de vacances du CE, épinglé par la Cour des comptes, est un château XVIIe, propriété de l'Union des syndicats CGT de l'entreprise.
Située à Fontenay-lès-Briis, cette splendide propriété nichée dans la vallée de Chevreuse, au cœur d'un parc boisé de 75 hectares, est agrémentée de trois terrains de tennis, d'un minigolf et d'un camping. Les amateurs de promenades à bicyclette peuvent également s'égayer sur le parcours VTT du domaine et les pêcheurs goûter aux joies d'un étang à truites.
Un petit coin de paradis à 35 kilomètres de Paris où la CGT-RATP envisageait de construire prochainement une piscine, selon le maire de la commune, Léopold Le Compagnon. «Le château a été acheté par la CGT en 1937, raconte ce dernier. Il n'était pas en très bon état. Aujourd'hui, il est entretenu et ses services de restauration sont opérationnels mais un certain nombre de ses chambres ne sont plus utilisées, car elles ne sont plus conformes aux normes de sécurité. Récemment encore, l'autorisation de l'utilisation de certaines dépendances en chambre n'a pas été reconduite par une commission de sécurité». Un paradoxe pour une demeure censée proposer des séjours de vacances !

Gestion opaque 

Accablant, le rapport de la Cour des comptes dénonce d'ailleurs la faillite générale de l'objectif social du CE visant à offrir un accès au plus grand nombre aux vacances et à développer le tourisme social. «Moins de 13% des salariés de la RATP font appel au comité d'entreprise pour leurs séjours de vacances et, parmi ceux-ci, ce sont les agents les moins défavorisés qui sont majoritaires», dénonce le rapport.
Le château XVIIe de la CGT-RATP s'est également fait remarquer par ses fêtes «Grand Siècle» aux finances douteuses. Depuis 2007, année du soixantième anniversaire du comité d'entreprise de la RATP, le CE y organise des agapes annuelles au mois de juin. Vide-greniers, animations, concert du groupe Kassav ou de Bernard Lavilliers… La facture des festivités s'élève à 447.000 euros en moyenne. Une somme astronomique et gérée de manière opaque. «Cet argent est dépensé par un agent détaché de la RATP, qui ne répond qu'aux élus, ne suit aucune procédure, choisit seul les fournisseurs dont certains pratiquent des facturations manifestement abusives, et se dispense de produire les pièces justificatives pour un nombre significatif de transactions, constate la Cour des comptes. Aucune procédure de contrôle de l'encaissement des recettes collectées lors de la fête ne permet par ailleurs d'assurer que les fonds sont bien remis par le trésorier à la caisse du comité d'entreprise.»
Le château de l'Essonne est loin d'être le seul centre de vacances géré de manière défaillante par le CE de la RATP, selon la rue Cambon qui pointe des anomalies dans un hôtel déserté de Serre Chevalier ou dans un camping des Pyrénées-Orientales. À Fontenay-les-Briis, le maire craint que la vie de la commune ne pâtisse de ce scandale. «Je ne voudrais pas que le château tombe en décrépitude», s'inquiète-t-il.

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