La crise économique a balayé ce vieux schéma. Depuis trois ans qu’elle dure, ses épisodes marquants, son tempo ironique rappellent à quel point il est désormais obsolète.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel annoncent, satisfaits et en grande pompe, leurs projets européens ? Quelques heures plus tard, une agence de notation les balaye et les ridiculise, en plaçant la zone euro sous surveillance négative.
Au schéma fondateur de la démocratie succède désormais une nouvelle organisation des forces, brutale : un nouveau pouvoir, économique, sans contre-pouvoir capable de le limiter ni même de le réguler, domine tous les autres et dicte sa loi.
Jamais le rapport de forces et de faiblesses ne fut à ce point visible ; jamais le pouvoir politique ne sembla à ce point désemparé.
La campagne présidentielle aura pour principal enjeu de masquer le désarroi du politique et l’impossibilité même de toute action politique efficace : les trois années qui viennent de s’écouler démontrent que les pompiers ont couru après les incendies, toujours en retard.
Les commentateurs se focaliseront sur la beauté des mouvements diplomatiques et l’habileté des compromis. Alors que tout se jouera, aujourd’hui et demain, dans la gestion des conséquences sociales de la crise.
Contre-attaque
L’UE enquête sur les agences
Leur enquête devrait déboucher sur un rapport sur les méthodes de travail des agences qui devrait être publié en avril prochain. Un porte-parole de l'AEMF a déclaré qu’en cas d’infractions, l'Autorité aurait le pouvoir de mettre les agences fautives à l'amende et de suspendre leur notation, voire de leur retirer leur licence. "Elles doivent prouver que leur procédure de rating est saine, par exemple dépourvue de conflits d'intérêts, et qu'elles ont un règlement interne approprié", a-t-il précisé.
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