L'agence estime que les plans de participation du privé mettraient probablement Athènes en "défaut" avec le risque de déstabiliser d'autres pays.
Le gouvernement grec s'est refusé lundi à commenter "les hypothèses d'agences spéculatrices", après la menace de Standard and Poor's de considérer comme un défaut de paiement les projets de soutien à long terme de la dette grecque. "Nous ne pouvons pas suivre les hypothèses et conclusions d'agences spéculatrices. Il y a en cours un programme européen de prêts au pays, et nous en restons là", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Ilias Mossialos, invité lors de son point de presse quotidien à commenter l'annonce de S&P.
Sur le fond, soit le schéma proposé il y a une semaine par les créanciers privés français pour alléger le fardeau de la dette de la Grèce, Ilias Mossialos a réitéré que "les gouvernements n'ont pas à intervenir dans des discussions concernant la participation volontaire" d'institutions privées. "Notre position sur les agences de notation est connue, tout comme le sont les interventions de la Grèce auprès de la Commission européenne (...) pour la création d'une agence européenne de notation", a ajouté Ilias Mossialos. Athènes a souvent accusé les agences, qui ont multiplié ces derniers mois les dégradations de sa note souveraine au point d'en faire un des pays les plus risqués au monde pour les investisseurs, de se livrer à des manoeuvres spéculatrices.
Répétition
Les analystes de S&P ont fait savoir lundi que les scénarios envisagés par l'UE pour assurer la viabilité à long terme de la dette grecque seraient probablement assimilés par l'agence à un "défaut de paiement", que tentent justement d'éviter les Européens. L'agence a rouvert le feu juste au moment où les marchés se détendaient sur la Grèce, après le déblocage ce week-end d'une nouvelle tranche vitale du prêt UE-FMI consenti au pays en 2010, en contrepartie de l'adoption par le parlement grec d'un rigoureux plan d'austérité et de privatisations sur cinq ans.
Ce scénario se répète quasiment à chaque fois que l'Europe fait un pas en avant sur l'aide au pays en difficulté, l'une ou l'autre des agences de notation dégrade, en général de plusieurs crans d'un coup, entraînant dans son sillage le reste des marchés financiers.
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