lundi 4 juillet 2011
Affaire DSK : «Il n’a pas donné une image très positive ces derniers temps»
Copé se tait, Jouanno juge, Bayrou toujours sidéré, Collomb pour un report de la primaire socialiste... Et Strauss-Kahn qui file au resto.
Les réactions continuent après les derniers rebondissements de l'affaire DSK. Le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a déclaré dimanche qu’un éventuel retour de DSK dans la vie politique française était «l’affaire de la gauche». «Je ne peux pas avoir des interprétations sur le comportement de tel ou tel de nos adversaires politiques», a déclaré Copé, invité du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd’hui en France.
Il n’a pas souhaité réagir à la déclaration, un peu plus tôt dimanche sur Europe 1, de la ministre des Sports Chantal Jouanno sur Strauss-Kahn: «Il n’a pas donné une image extrêmement positive ces derniers temps, entre ses goûts de luxe et d’autres sujets».
Le député PS de l’Eure François Loncle, proche de Dominique Strauss-Kahn, a été plus loin dans le commentaire. «Tout n’est pas clair dans le comportement des dirigeants du Sofitel (…) et il peut y avoir eu des connexions entre le groupe Accor [propriétaire français de l’hôtel Sofitel de New York] avant ou après l’affaire et peut-être certaines officines françaises», a-t-il déclaré sur France Info. «Moi je n’irai pas plus loin, ce n’est pas à moi de faire l’enquête» mais «je pense qu’il peut y avoir une version française comme il peut y avoir une version américaine de cette affaire», a ajouté le vice-président du groupe PS à l’Assemblée nationale.
Samedi, le président du Mouvement démocrate François Bayrou a dit aller «de sidération en sidération» après les derniers rebondissements de l’affaire Strauss-Kahn. «Seul un scénariste d’Hollywood aurait pu imaginer un tel scénario», a expliqué à la presse le leader centriste après la libération sur parole de l’ex-patron du FMI.
«Il faut relier cela à la société de l’information continue où tout flambe en permanence, un univers médiatique qui ne vit que par l’emballement et l’excès», a-t-il estimé. «Dans mon esprit, c’est la stupéfaction qui l’a emporté», a-t-il insisté. «Je n’étais pas parmi les complotistes mais là, je ne sais plus. Cela ne m’arrive pas souvent mais là, je l’avoue, je ne sais plus», a-t-il avoué.
Sur le plan politique, le sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb, proche de DSK et soutien de François Hollande dans la primaire socialiste, a estimé samedi sur Europe 1 que «la première étape» pour Dominique Strauss-Kahn, avant d’envisager un retour en politique, était de «se reconstruire lui-même». «Je pense qu’aujourd’hui, il est dans une situation qui est encore une situation d’attente. On voit bien que le procès n’est pas terminé même s’il vient de montrer que, vraisemblablement, l’accusation était totalement fausse dès le début», a-t-il déclaré. Collomb est favorable comme Hollande à un report à fin juillet ou fin août de la date-butoir pour le dépôt des candidatures à la primaire PS, actuellement programmée le 13 juillet. «A mon avis, il y a toutes les vacances pour faire en sorte que Dominique Strauss-Kahn réfléchisse à la situation, puisse reprendre pied dans la vie politique. Ensuite, il y sera ou il n’y sera pas. Mais on ne va pas évidemment reporter les primaires à janvier prochain, juste avant la présidentielle», a-t-il poursuivi.
La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, a estimé en revanche, toujours sur Europe 1, que «le temps de la politique n’(était) pas venu (pour Dominique Strauss-Kahn), puisque le temps de la justice n’est pas terminé». Appelant à la «rigueur» et à la «sobriété», Duflot juge qu’il «faut se garder de tout commentaire, quel qu’il soit». «Il faut que les choses se terminent et se règlent le plus sereinement possible et que la justice finisse son travail aux Etats-Unis», a-t-elle dit en réclamant «la justice pour Dominique Strauss-Kahn et la justice pour cette jeune femme».
On ne sait pas encore ce qu'en pense l'intéressé lui-même, mais dès sa libération, Dominique Strauss-Kahn est aller fêter l'événement devant un plat de pâtes aux truffes. Vendredi soir, il était avec son épouse Anne Sinclair au Scalinatella, situé dans l’Upper East Side, un quartier de Manhattan, avec deux amis, un homme et une femme.
DSK et Anne Sinclair se sont montrés souriants à la sortie du restaurant alors qu’ils étaient mitraillés par les flashs des photographes. Ils n’ont pas répondu aux journalistes qui leur demandaient leur état d’esprit à l’issue de cette journée. Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair avaient quitté vers 19 heures (1 heure en France) leur domicile provisoire du quartier de TriBeCa, à Manhattan, pour une destination inconnue.
L’ancien ministre français peut donc aller et venir à sa guise, mais uniquement sur le territoire américain, la justice ayant conservé son passeport.
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