Le guitariste au rythme afro-cubain n'a pas ménagé sa peine pour faire danser les spectateurs de la principauté.
La vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille pour les rock stars. Elle peut être aussi un long fleuve difficile à traverser. Carlos Santana en a fait l'expérience hier soir au Sporting Club de Monaco, où il a ramé très longtemps et a dû faire tonner l'artillerie lourde pour venir à bout d'un public peu démonstratif.Qu'allait-il faire là-bas, pouvez-vous vous demander ?
C'est très simple : depuis quelques années, sous l'impulsion de son programmateur Jean-René Palacio, ce club huppé s'est ouvert au rock. Au rock bien élevé, bien sûr, au rock ayant gagné respectabilité dans les charts pop. N'espérez pas y voir Motörhead ou Rammstein. Mais on y a reçu ces dernières années ZZ Top, Johnny, Sting, Stevie Wonder, Eric Clapton, les Who, B.B. King, Elton John et, c'est Jean René qui nous le confiait, il a raté les Stones à un jour près. Du respectable assurément.
Santana gagne toujours à la fin
Et pourquoi pas ? Est-il plus scandaleux de payer 160 euros pour voir Jagger se déhancher à quelques mètres que d'en sortir 100 pour assister à un concert d'AC/DC au Stade de France, où, la plus grande partie du temps, on le suit sur les écrans vidéo ? Sujet à débattre. Le Sporting Club a deux configurations : le public est debout ; le public est assis et dîne. Pour Santana, il dînait.
De longues tables partaient de la scène jusqu'au fond de la salle façon congrès de pharmaciens, cérémonie des Golden Globes ou banquet de mariage. Un orchestre de bal funky assure l'ambiance musicale pendant le repas. Quand la star arrive (à 22 h 30), les tables sont certes débarrassées, mais le public, repu et en pleine digestion, a comme un petit coup de mou.
Les jolies filles sont difficiles
Et Carlos doit aller au charbon. Les travailler au forceps. Il pourrait s'en ficher, jouer le cacheton, take the money and run, mais ce n'est pas son genre. Il a donc mis le paquet, sorti tous les classiques, n'a pas trop insisté sur Love Supreme de Coltrane mais a chargé en mortier lourd sa machine de guerre afro-cubaine. Et, finalement, tous ses efforts ont payé.
Il a fait lever le Sporting Club de Monaco à l'issue d'un combat de haute lutte de deux heures et demie. En partant, il a lançé en rigolant "j'adore jouer dans le ghetto" en distribuant des médiators et des roses aux dames des premiers rangs. Son orchestre de latinos au sang chaud et lui avaient bien remarqué la très forte concentration au mètre carré de créatures en Louboutin. Salle difficile, mais filles somptueuses. Y aurait-il un rapport ?
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