Des tractations intenses sont menées pour parvenir à un accord européen sur un nouveau plan d'aide à la Grèce.
"Il est temps pour l'Europe de se réveiller", a lancé le Premier ministre grec George Papandréou dans une interview parue dimanche dans le quotidien Kathimerini.
"Nous sommes en passe de parvenir à une solution pour donner un répit de long terme à la dette" du pays, a-t-il ajouté, au moment où des tractations intenses vont être menées jusqu'à jeudi.
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L'heure est grave en effet, après une semaine difficile sur les marchés qui a révélé les risques de contagion pesant sur l'Italie, troisième économie de la zone. Rome, sous pression, vient de boucler à une vitesse record un plan d'austérité de 48 milliards d'euros.
Certes, l'attention des marchés a été quelque peu détournée par l'autre crise de la dette qui a éclaté aux Etats-Unis, le pays risquant de se retrouver en défaut de paiement d'ici au 2 août faute d'accord politique permettant de relever la limite légale de la dette publique du pays.
Mais une nouvelle zone de turbulences pourrait très rapidement se former si le problème à l'origine de la récente poussée de fièvre n'est pas réglé: la mise sur pied d'un deuxième plan d'aide à la Grèce, maillon le plus fragile de l'Union monétaire, d'une ampleur similaire au premier de 110 milliards d'euros décidé l'an dernier, mais déjà insuffisant.
Martine Aubry, candidate à la primaire du parti socialiste français pour l'élection présidentielle de 2012, a pointé samedi "un risque d'explosion de l'euro". "Si trois, quatre pays dont l'Italie se trouvent attaqués, c'est l'euro qui n'existe plus", a-t-elle mis en garde.
Une réunion des dirigeants des pays de la zone euro est prévue jeudi à Bruxelles pour parachever la riposte. Une absence de percée ce jour-là provoquerait sans doute un séisme financier.
En elle-même, cette convocation laisse toutefois déjà supposer qu'un accord n'est plus très loin, après des semaines de tergiversations sur le meilleur moyen d'affronter la tourmente.
Il s'agit de définir les modalités de la participation du secteur privé créancier de la Grèce au deuxième plan de sauvetage. L'Allemagne exige que les banques mettent cette fois la main au portefeuille, afin de faire passer la pilule à une opinion publique de plus en plus réticente à payer pour les autres.
Une idée fait son chemin depuis plusieurs jours: celle de donner à la Grèce les moyens, via le Fonds de secours de la zone euro (FESF), de racheter une partie de sa propre dette publique sur les marchés. Avantage: elle ne vaut plus aujourd'hui qu'un peu plus de la moitié de sa valeur d'origine.
Le ministère allemand des Finances estime qu'Athènes pourrait ainsi réduire sa dette de 20 milliards d'euros et que ce scénario est le plus susceptible de faire consensus "en Europe", affirme l'hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi.
Il n'est pas sûr toutefois que cette formule soit considérée par tous comme une "contribution" suffisante des banques.
Le risque, en forçant trop la main aux établissements financiers, est de placer de facto Athènes en défaut de paiement, une perspective qui effraie la Banque centrale européenne (BCE). Cette issue, toutefois, n'est plus taboue dans la zone euro.
Cette dernière suivra aussi avec anxiété lundi la réaction des marchés aux résultats des tests de résistance des banques européennes publiés vendredi soir. Ils sont un peu meilleurs qu'anticipé mais ont un gros point faible: l'examen de passage n'a pas pris un compte le risque d'un défaut de paiement d'un pays.
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