Le FMI, longtemps assoupi, n’est pas redevenu le pompier du monde par la seule grâce de son directeur général ; s’il s’est retrouvé ainsi placé au centre du jeu, c’est aussi à la faveur d’événements exceptionnels, au premier rang desquels la crise financière de 2008, puis la crise de l’euro qui s’en est suivie. Alors que cette dernière couve toujours, on comprend sans peine la détermination des Européens à vouloir conserver à tout prix le poste pour l’un des leurs.
Le sauvetage de la Grèce et plus largement la crise de la monnaie unique vont occuper quasiment à plein-temps les journées du futur patron du FMI. L’assistance technique et financière de l’institution est indispensable pour gérer ce dossier complexe, qui déborde largement le strict cadre du Vieux Continent. Car, contrairement aux affirmations péremptoires de quelques pyromanes, nul ne peut mesurer les conséquences qu’aurait une explosion de la zone euro sur le reste de l’économie mondiale.
La situation exige une connaissance approfondie des mécanismes communautaires et une parfaite compréhension des subtilités politiques locales. Ce n’est faire injure à personne que de considérer qu’un Européen se trouve mieux placé qu’un Asiatique ou qu’un Sud-Américain pour traiter un sujet si sensible.
Et ce n’est pas trahir un grand secret que d’estimer que Christine Lagarde, familière du sujet et de bien d’autres impliquant le FMI, présente aux yeux de tous un profil taillé sur mesure. Le temps viendra ensuite où, comme promis, le représentant d’un pays émergent accédera aux plus hautes fonctions.
La mondialisation de l’économie, le bouleversement en cours des rapports de forces justifient ce passage de témoin, qui impliquera tout de même que certaines grandes puissances comme la Chine cessent leur cavalier seul et se préoccupent du reste du monde. Mais pour l’heure, il s’agit de gérer l’urgence.
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