dimanche 1 mai 2011
La France visée
Mohammed VI a-t-il libéré trop vite des prisonniers salafistes, accusés d’attentats au début des années 2000 et les retrouve-t-il aujourd’hui contre lui ? Ou, au contraire, l’attentat de jeudi dernier est-il destiné à décrédibiliser la libéralisation du Maroc ?
Le roi a accéléré, depuis les révolutions arabes, un processus de réformes engagé dès son avènement. On disait le pays à l’abri des soulèvements de ses voisins grâce à un monarque éclairé et une économie prospère. C’était oublier que l’empire devenu libéral est toujours plus fragile que l’empire autoritaire.
Voilà le Maroc touché en plein coeur d’une des villes royales, Marrakech. C’est aussi la destination touristique la plus connue des Français. Tout indique que la France, avec ses sept morts, est visée par cet attentat de Marrakech. Elle est déjà la cible d’Al-Qaida du Maghreb islamique. En première ligne pour faire partir Kadhafi, elle paie des engagements qui sont à son honneur.
Cette bombe vise les opinions des pays qui soutiennent les révolutions arabes. Cet attentat cherche à conforter ceux qui s’effraient, depuis le début du "printemps arabe", du risque de chaos dans le monde islamique. Ceux qui considèrent les extrémistes comme les vrais inspirateurs des révolutions arabes. Et pour qui la démocratie et ses valeurs sont incompatibles avec un Islam qui s’est radicalisé.
La démocratie sera toujours plus vulnérable que les régimes autoritaires. Elle ne doit pas être naïve et trouver les moyens de se défendre. Mais elle tirera, toujours, sa force de ce que ses ennemis appellent sa "faiblesse".
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