TOUT EST DIT

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jeudi 4 novembre 2010

L'allié chinois

Faut-il pactiser avec le diable ? Faut-il accepter des transferts de technologie en échange de débouchés ou de contrats gigantesques annoncés lors des visites officielles ? Telle est la question que se posent les industriels tentés par le marché chinois. La réponse est bien évidemment oui. Même s'il ne faut pas s'y prendre n'importe comment et si l'on pourrait attendre de l'Europe qu'elle soit parfois plus ferme et plus unie face à une Chine elle-même très protectionniste, il est urgent de tout faire pour prendre pied dans l'ex-empire du Milieu.

Rester à l'écart de ce qui est devenu le premier marché du monde est tout simplement suicidaire. Pour les constructeurs automobiles, les géants de l'énergie ou du luxe, le milliard de consommateurs chinois représente un gigantesque potentiel permettant de compenser l'atonie de la demande dans bien des zones matures. Mais ne voir en la Chine qu'un marché de volume serait réducteur. La classe moyenne chinoise grandissante a désormais des exigences équivalentes à celles des Occidentaux. La Chine n'est pas un paradis low cost mais un marché tiré par l'innovation et le haut de gamme. Marché de volumes comme de valeur, la Chine permet de générer les indispensables économies d'échelle et de rester dans la course en matière de R & D. S'en exclure, c'est se mettre hors course à l'échelle du globe.

S'il faut aller en Chine parce qu'on n'a guère le choix, il faut aussi relativiser l'ampleur du « péril jaune ». Certes, ceux qui ont copié logos ou briquets tentent maintenant de concurrencer les industriels de pointe dans l'aéronautique ou l'énergie. Mais non seulement cette montée en gamme ne sera que progressive, mais il faut également admettre que, pour la majorité des industriels chinois, la priorité n'est pas de partir à la conquête du monde mais de répondre à la demande domestique.

Pour les industriels français, les principaux concurrents ne sont en fait pas chinois. Ils sont encore allemands, américains ou japonais. Paradoxalement, dans ce pays à la taille d'un continent, la diversité du tissu industriel peut même servir les intérêts des champions tricolores. Plus que céder au « China bashing », il faut aborder ce marché en prenant le soin de choisir sur place le meilleur partenaire possible. Car il y a bien souvent plus d'un Chinois qui a besoin d'un allié occidental pour rivaliser avec un autre concurrent chinois.

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