Les principaux responsables économiques européens ont insisté hier, lors du sommet entre l’UE et l’Asie, pour que la Chine réévalue le yuan, dont elle se sert comme d’un puissant levier à l’exportation.
L’Europe a accentué la pression hier sur la Chine pour qu’elle laisse sa monnaie s’apprécier, au dernier jour d’un sommet entre l’UE et l’Asie et alors que la crainte d’une « guerre des changes » mondiale s’accentue face à la crise économique. Les trois principaux responsables économiques européens – le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, et le commissaire européen aux Affaires monétaires, Olli Rehn, – ont invité fermement Pékin à plus de flexibilité du taux de change du yuan, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre chinois Wen Jiabao à Bruxelles.
Euro frappé
De fait, l’inquiétude grandit dans le monde face à l’impression que les grandes puissances sont engagées dans une « guerre des changes » pour affaiblir leurs devises respectives afin d’exporter davantage. Ce risque, souligné par le FMI, affecte particulièrement l’euro qui, contrairement au yuan ou au dollar, gagne en vigueur alors même que l’Union monétaire traverse une grave crise de confiance suite aux problèmes de la Grèce et à présent de l’Irlande. D’où l’insistance des dirigeants européens hier. Cette situation pourrait accroître les tentations protectionnistes, mettent en garde des économistes.
Face à cette situation, le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy a plaidé à Bruxelles pour un « nouvel ordre monétaire » mondial, en vue de la présidence du G20 qu’il assumera à partir du 12 novembre. Un haut responsable allemand a toutefois jugé l’idée « floue » à ce stade.
Malgré les échanges aigre-doux sur les changes, le sommet de l’Asem (Asia Europe Meeting) s’est achevé par un communiqué consensuel d’une vingtaine de pages qui se garde d’évoquer le sujet. Le texte adopté par 46 pays représentant 58 % de la population mondiale, souhaite un accord global « contraignant » sur le climat, à deux mois de la conférence de Cancun.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire