TOUT EST DIT

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vendredi 1 octobre 2010

Hors cote

Lucien Barrière et Liberty Mutual ont raté la dernière marche. Les deux plus grosses introductions de l'année à ce jour à Wall Street et à Paris ont toutes deux avorté mercredi à la veille de leur conclusion. Une coïncidence ? Sûrement pas.

Bien sûr, on peut n'y voir que le résultat d'opérations mal calibrées ou desservies par un calendrier défavorable. Tant il est vrai que dans un marché boursier devenu très volatil, réussir une cotation tient davantage de l'alchimie que de l'art d'exécution. Prisonnière des soubresauts de l'actualité macroéconomique, la Bourse ces temps-ci ressemble plus à un torrent de montagne au cours imprévisible qu'à un long fleuve tranquille. Cela explique que le report des projets d'introduction soit devenu monnaie courante. Aux Etats-Unis, on en compte 45 depuis le début de l'année. Et cette tendance devrait aller en se renforçant.

Mais ce double échec dit aussi quelque chose de plus fondamental sur les marchés boursiers d'après-crise. Le message est clair. La Bourse n'est plus une voie de sortie pour actionnaires en quête de liquidité. En tout cas, pas sans une franche décote. Accor et la maison mère de l'assureur Liberty Mutual viennent de l'apprendre à leurs dépens.

Cela fait plusieurs mois que les investisseurs affichent leur tropisme pour les entreprises en croissance. On sait maintenant que cette sélectivité s'applique non seulement aux valeurs déjà cotées, mais aussi aux candidats à une introduction. Pour réussir une cotation, il vaut donc mieux avoir un projet à vendre. Chercher les moyens de financer les projets de développement d'une société plutôt que de vouloir exclusivement optimiser le bilan de ses actionnaires. Un message à méditer pour les groupes désireux de se défaire d'activités périphériques et pour les fonds d'investissement soucieux de faire tourner leur portefeuille.

Cette évolution sans doute durable, alors que le placement action pâtit de l'aversion au risque des investisseurs, ne condamne toutefois pas les Bourses comme source de financement. Mais elle favorise en revanche les places des économies les plus dynamiques. Pas étonnant dès lors que les deux tiers des capitaux levés dans le monde à l'occasion d'une introduction au cours des neuf derniers mois l'aient été sur les marchés boursiers des pays émergents.

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