S’il en était besoin, les commémorations de Nagasaki, hier 9 août, après celles de Hiroshima le 6 août, rappellent, d’année en année depuis soixante-cinq ans, la virulence de la bombe atomique et donnent de la force à tous ceux qui militent pour bâtir un monde sans armes nucléaires.
Le nucléaire civil, quant à lui, après une période de vives remises en cause, s’est trouvé en quelque sorte « réhabilité » par les conséquences désastreuses du réchauffement climatique, provoqué par les émissions de gaz à effet de serre : il est du coup apparu comme une énergie peu polluante, par rapport au charbon ou au pétrole. La question des déchets, certes épineuse, se posant essentiellement à long terme, plusieurs pays qui s’étaient engagés à réduire leur parc nucléaire ont été amenés à revenir sur leur décision. Par conviction ou par défaut.
Les tensions diplomatiques avec l’Iran rappellent néanmoins régulièrement que, du nucléaire civil au nucléaire militaire, le pas n’est pas infranchissable, et elles soulèvent la question du droit des États à disposer de cette technologie, à plus forte raison quand leurs gouvernants ne s’embarrassent pas de démocratie. Mais les incertitudes politiques ne sont pas seules à inviter à la prudence. Les autorités russes ont dû décréter l’état d’urgence autour du centre de retraitement et de stockage des déchets nucléaires de Maïak. À Sarov, les matières radioactives ont été évacuées la semaine dernière. Les incendies, de même que les très fortes températures enregistrées, interrogent sur la sûreté des installations russes, leur respect des normes, les capacités des responsables à gérer une grave crise…
Les experts jugent faible le risque encouru, sur place et pour les pays environnants. Mais ces événements sonnent comme un avertissement, ils soulignent la nécessité pour les pays équipés de centrales nucléaires de veiller à une maintenance irréprochable, d’être attentifs aux phénomènes géologiques et météorologiques (tremblements de terre, glissements de terrain, inondations, canicule, etc.). Rappel à l’ordre d’une évidente actualité.
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