L’Agence du service civique, officiellement installée à la fin du mois de mai dernier, a annoncé la semaine dernière avoir recensé 5 000 candidatures. L’objectif pour la première année de 10 000 volontaires engagés dans une mission de six à douze mois au service de la collectivité devrait donc être atteint rapidement. D’ici à cinq ans, le nombre de volontaires pourrait atteindre 75 000 jeunes.
Le nouveau service, porté avec volontarisme par Martin Hirsch depuis son départ du gouvernement en mars dernier, entend donner une cohérence aux divers dispositifs de volontariat mis en place depuis la suspension de l’appel sous les drapeaux en 1997. Il se substitue notamment au service civil volontaire mis en place après la crise des banlieues de l’automne 2005 dans le cadre de la loi sur l’égalité des chances. Le volontariat était alors envisagé comme offrant une seconde chance pour des jeunes en difficulté.
Le nouveau service, qualifié de civique et non plus de civil, envisage le volontariat dans une perspective moins instrumentale : non plus comme un dispositif pour faciliter l’intégration, mais comme une opportunité offerte à tous les jeunes Français de s’engager au service d’autrui et notamment des plus défavorisés. Le volontariat est saisi non plus comme une ultime chance pour ceux que le système social aurait laissés sur le bord du chemin, mais comme une expérience de gratuité fondatrice du lien social et structurante humainement.
Le service civique est une chance pour la génération concernée, mais aussi pour toute la société. Des jeunes de 16 à 25 ans, à travers un temps de volontariat, vont pouvoir faire l’expérience que le mot fraternité, inscrit sur le fronton des mairies, n’est pas qu’une coquille vide mais qu’il trouve son incarnation grâce à des engagements durables au service d’autres, dans la santé, la culture, l’éducation, le sport, l’humanitaire… Le lien social ne se tisse pas autrement que dans la durée et avec l’apport de tous. À charge pour les autorités politiques de garantir la pérennité des dispositifs et de leur financement.
Dominique Greiner
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