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jeudi 29 juillet 2010

Financement : petits arrangements entre amis à gauche

Comment se finance la gauche française ? Comme pour la majorité présidentielle, objet d'une enquête précédente, les partis de l'opposition échangent entre eux des flux financiers parfois complexes. Le Monde.fr a cherché, à partir des données de 2008 – les dernières disponibles – de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), à décrypter la façon dont l'opposition gère ses finances.

Infographie : Qui finançait qui à gauche en 2008 ?

* Un financement centré sur les cotisations

Le Parti socialiste disposait, en 2008 d'un budget total de 59 166 852 euros, soit plus que l'UMP (52 108 172 euros). Une manne qui provient avant tout des cotisations des adhérents (12 369 123 d'euros, 20,9 % du total) et des élus socialistes, qui reversent 10 % de leur rémunération (pour un total de 13 166 686 euros, soit 22,3 % du budget du parti). En regard, l'UMP ne recueille que 13 % de ses fonds par les cotisations, et préfère compter sur les dons (14,2 % de ses recettes) et l'aide de l'Etat (66,2 % des recettes, contre 38,4 % pour le PS).

La structure de financement du PC est proche de celle du PS (31 559 485 euros de recettes en 2008, dont 50,3 % grâce aux cotisations de ses élus). Le parti communiste reçoit beaucoup de dons également (14,2 %, autant que l'UMP), mais demande moins à ses adhérents. Les Verts comptent aussi beaucoup sur leurs élus (1 539 873 de cotisations, soit 29,8 % de leurs recettes totales qui sont de 5 166 761 euros).

Structure de financement de six partis politiques français en 2008, selon la commission des comptes de campagne et des financements politiques.

* Ecart de réciprocité avec le PCF

Comme l'UMP, le Parti socialiste échange de l'argent avec d'autres partis politiques, selon des accords électoraux. Le total de ses recettes en provenance d'autres partis était de 89 885 euros en 2008, dont près de la moitié provenaient du Parti communiste.

Selon la CNCCFP, le montant du transfert du PC vers le PS se montait en 2008 à 53 700 euros. Une somme qui correspond à des accords de campagne entre les deux partis dans les Bouches-du-Rhône, lors des municipales de 2008. Mais curieusement, seuls 42 400 euros apparaissent à l'actif du PS en provenance du Parti communiste. Un écart de "réciprocité" qui, selon la Commission, pourrait être dû à des méthodes de comptabilisation différente entre le PC, la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône et le siège national.

"Il s'agit d'une participation aux frais de campagne que le Parti communiste a abusivement identifiée à un don", assure-t-on au sein du PS. Les 11 300 euros débités des comptes du PC sont donc bien entrés dans les caisses de la fédération du Parti socialiste, mais en paiement de quoi ou de quels services ? "Il n'existe pas de traduction comptable", esquive-t-on, rue de Solférino. Deux ans après la campagne des municipales, le PS n'est pas en mesure de fournir une réponse. Pour sa part, la CNCCFP n'a pas pour mission de contrôler les dépenses des partis, mais de s'assurer que l'origine des ressources et que les flux entre partis sont légaux.

Lire : Les 11 300 euros donnés par le PC, non comptabilisés par le PS

* Accords électoraux et réversions

Le reste des dons au PS provient essentiellement de deux petits partis : Aimer Angers, lié au maire PS de cette ville, Jean-Claude Antonioni, avec un don de 20 050 euros. Selon Régis Juanico, trésorier du PS, cette association sert à "avoir un support spécifique pour récolter les contributions des élus de la majorité socialiste de la ville", rendu nécessaire par le fait que la majorité angevine est plus large que le PS.

Une autre association d'élus, l'Union des socialistes pour Midi-Pyrénées, a donné 24 835 euros à Solférino. "La réversion correspond aux contributions des élus PS, l'association ne sert qu'à cela et ne reçoit aucun don de personnes privées, précise Alain Fauconnier, trésorier du parti dans la région et vice-président du conseil régional. Elle nous sert à financer des campagnes locales sans devoir solliciter les instances nationales." Enfin, les Verts ont versé 2 600 euros au PS : la somme correspond à une rétrocession de financement public suite à des accord électoraux en 2008.

* Le PS finance le Parti radical de gauche

EN GRATANT BIEN, IL Y A CERTAINEMENT DES DONS CACHÉS À GAUCHE AUSSI, NON ?

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