TOUT EST DIT

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lundi 19 juillet 2010

Tous pourris?

Deux sages, Simone Veil et Michel Rocard, s’alarmaient, dans Le Monde, de la montée de "la broyeuse populiste".


Le roman vrai de l’affaire Bettencourt bouscule l’esprit public. Il ébranle la confiance dans le sommet de l’Etat. En France, la méfiance à l’égard des puissances d’argent perdure. Elle est renforcée en période de crise. Quand les sacrifices s’imposent, ce qui était objet de curiosité devient choquant.

Ce qui était toléré devient inadmissible. Ce qui choquait devient révoltant. Il faut, oui, calmer le jeu. Nicolas Sarkozy a donné des instructions pour changer, comme jamais avant lui, les pratiques à la tête de l’Etat. Mais le Président a tardé à sanctionner. Pour la première fois, un remaniement est annoncé trois mois à l’avance.

Le chef de l’Etat aura du mal à laisser passer l’été. Sinon, il ne pourra persuader les Français que la réforme des retraites n’est pas injuste. Il lui sera difficile de faire accepter une rigueur partagée. Chacun peut déjà écrire les slogans des manifestations de septembre.

A vingt-deux mois de la présidentielle, Nicolas Sarkozy doit trancher. Jusqu’à l’ingratitude? C’est aussi la marque des hommes d’Etat. Pour rétablir l’idée de justice. Pour éviter la montée insupportable du "tous pourris". Il est encore temps.


Olivier Jay

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