Stop à l'indécente curée ! Assez des formules faciles, assez d'analyses pas dénuées d'arrière-pensées commerciales, assez de métaphores philosophico-sociétales. Pour bouffons qu'ils soient les joueurs de l'équipe de France ne sont que le reflet d'un système qui déraisonne. Ceux qui reprochent aujourd'hui à Anelka de ne pas avoir respecté Domenech sont ceux qui depuis des années s'acharnent sur l'entraîneur en des termes certes plus châtiés mais tout aussi violents. On ne peut pas demander à des jeunes issus de milieux modestes, placés en centres de formation depuis leur plus jeune âge d'être des prix Nobel. Les vrais responsables sont les parvenus et les cacochymes qui s'accrochent à leurs fonctions pour sauver un fromage bien gras.
Les sommes colossales que gagnent les joueurs sont le résultat de l'intérêt des partenaires attirés par l'appât des audiences et des droits TV. Et parmi tous les insidieux qui mettent la pression sur les sommes, arrogantes il est vrai, versées aux vedettes du show-foot, il en est qui devraient se reprocher aussi l'argent que gagnent leurs entreprises en distribuant du pain et des jeux.
L'équipe de France nous a infligé un spectacle et un football désastreux. Mais a-t-il donc de si graves conséquences sur l'avenir de l'humanité que le seul sport véritablement universel doive être plus durablement flétri que celui du Tour de France après les scandales sur le dopage ? Souhaitons qu'au moins cette pantalonnade nous renvoie à nos responsabilités : ces crétins sont nos enfants ! Mais qu'ils battent cet après-midi l'Afrique du Sud par trois ou quatre à zéro et qu'ensuite ils sortent l'Argentine, alors ils redeviendront des héros. Puissent les dieux du foot irlandais épargner ce doigt de déshonneur à nos lâchetés en donnant un coup de main aux bafanas.
La mini-coupe du Monde de La Souterraine dans la Creuse sera, elle, un grand succès. Mais les animateurs du club marchois et de la ville ne trouvent pas de volontaires pour porter le maillot bleu. Elle est là la vraie réalité du foot des éducateurs bénévoles, pas dans les fausses mutineries de mercenaires qui n'ont pas le cerveau de leur compte en banque. Et dont les vraies victimes seront les gosses des quartiers.
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