Selon le commissaire européen chargé des Transports, Siim Kallas, le blocage aérien provoqué par les cendres volcaniques a déjà un impact économique supérieur à celui des attentats américains. La Bourse n'a pas manqué de réagir.
La crise provoquée par le volcan islandais aura un impact profond sur l'activité des compagnies aériennes et des aéroports. Hier matin, les valeurs du secteur, comme celles du tourisme, dévissaient, et si un léger redressement s'est opéré dans la journée, les principaux titres terminaient la séance en baisse très sensible : - 2,85 % pour Air France-KLM, - 2,63 % pour l'allemand Lufthansa, - 1,40 % pour British Airways, - 1,14 % pour Aéroports de Paris (ADP) et même - 1,20 % pour TUI Travel, le premier voyagiste européen. Les investisseurs s'inquiètent du manque à gagner déjà enregistré comme des incertitudes sur l'échéance du retour à la normale, les spécialistes indiquant qu'il faudrait deux ou trois jours, à partir de la réouverture des espaces aériens, pour reprendre le cours habituel des activités.
« L'industrie du transport aérien européen perd 150 millions d'euros par jour. Air France-KLM représente le quart, soit 35 millions d'euros de pertes par jour », a indiqué hier Pierre-Henri Gourgeon, directeur général de la compagnie française, lors d'un point presse au siège du groupe, à Roissy. De son côté, British Airways évalue entre 17 et 26 millions d'euros le coût journalier de l'actuelle paralysie. Autre indication, la compagnie scandinave SAS a annoncé qu'elle avait perdu 29 millions d'euros en quatre jours. L'heure est grave et, en Europe continentale comme outre-Manche, les appels se sont multipliés pour demander des aides publiques.
Soutien exceptionnel autorisé
Sans préjuger du résultat de la réunion des ministres des Transports de l'Union européenne, qui se tenait hier soir en visioconférence, Siim Kallas, le commissaire chargé des Transports, indiquait d'ores et déjà hier en début d'après-midi, lors d'un point presse, que pour les entreprises de transport aérien, la situation était « pire que lors du 11 Septembre ». Aussi a-t-il rappelé que les traités européens autorisaient les Etats membres à soutenir les compagnies pour ce qui constitue « un événement exceptionnel ». Dans la mesure, a-t-il ajouté, où ces aides seront elles-mêmes exceptionnelles, proportionnelles aux dommages constatés et non discriminatoires. En d'autres termes, pas question de profiter de l'occasion pour renflouer une compagnie en difficulté avant l'éruption du volcan islandais. De son côté, le patronat français proposait, hier encore, des dispositions spéciales pour soulager la charge de l'ensemble des entreprises affectées par la crise.
mardi 20 avril 2010
Une crise plus grave que celle du 11 Septembre pour les compagnies aériennes
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