Les retombées de la paralysie du trafic aérien inquiètent des entreprises. Mais les économistes restent sereins quant à l'impact sur la croissance.
Marchandises bloquées à l'étranger, voyages d'affaires annulés, salariés incapables de regagner leurs postes… Les retombées de la paralysie économique imputable à l'éruption du volcan islandais commencent à inquiéter nombre d'entreprises. Dès dimanche, le Medef a mis en place une cellule de crise pour recenser les difficultés. Hier, la CGPME a pointé du doigt les conséquences prévisibles si la paralysie continue : si, « à ce stade, les conséquences négatives ne se font directement sentir que pour les PME dont l'activité est immédiatement tributaire du transport aérien », à plus long terme, « l'ensemble des PME françaises rencontrerait des difficultés, notamment dues au retard […] du courrier ». Ces impacts sont toutefois très divers. Certains secteurs sont directement atteints (compagnies aériennes, voyagistes…), tandis que d'autres y gagnent, à l'image des transporteurs en autocar ou des loueurs de voitures. Reste que nombre de PME se trouvent d'ores et déjà confrontées à des difficultés quotidiennes. « Nous avons dû annuler une bonne partie des voyages de nos commerciaux », explique la société de mécanique Derrik.
Autre danger : l'approvisionnement ou la livraison de commandes aux clients. Ainsi, FedEx a décidé de ne plus prendre en charge de colis devant impérativement être transportés par les airs. Pour les autres colis, « des alternatives » par voie routière sont prévues. De leur côté, UPS et DHL continuent de prendre en charge les colis mais rappellent à leurs clients que les « garanties de services ne s'appliquent pas lorsque les réseaux de transport sont perturbés par des circonstances particulières telles que celle-ci ».
Effets de substitution
Malgré ces nombreuses difficultés rencontrées par les entreprises, les économistes se veulent rassurants. « Si cela ne dure pas, l'effet macroéconomique sera quasi nul », explique-t-on à Bercy. Même son de cloche à l'Insee, où l'on rappelle que la valeur ajoutée du secteur aérien était de 7,3 milliards d'euros en 2007, soit 0,4 % seulement du PIB. A cela s'ajoutent des effets de substitution qui profitent aux autres transports. Au-delà, « il y a des effets indirects plus difficilement chiffrables sur l'énergie, le tourisme ou les secteurs dans lesquels le transport de marchandise s'effectue beaucoup par les airs, comme les produits frais », souligne Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture. Mais, là encore, le secteur aérien ne représente que 1 % de la consommation énergétique globale et l'avion ne représente que 5 % du transport global de marchandises. Même si la situation n'est pas forcément réellement comparable, l'Insee a regardé ce qui s'était passé à la suite des attentats du 11 Septembre : le chiffre d'affaires du secteur aérien français avait alors baissé de 1 % au troisième puis au quatrième trimestre 2001, avant de récupérer intégralement cette perte le trimestre suivant. Les perturbations concernaient toutefois essentiellement le ciel nord-américain.
mardi 20 avril 2010
Un impact macroéconomique pour l'heure très limité
C. F. ET F. S., Les Echos
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