TOUT EST DIT

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samedi 17 avril 2010

Pour un euro de plus


Les généralistes n'auront plus besoin de faire leur jogging autour du ministère de la Santé pour protester. Nicolas Sarkozy a sifflé hier la fin de la partie. Comme promis de longue date, la consultation passera bien de 22 à 23 euros au 1er janvier prochain. Qu'une si modeste augmentation à si longue échéance puisse satisfaire les syndicats laisse néanmoins pantois. Certes, à raison de quarante actes par jour, ce "geste du président" peut améliorer le quotidien des praticiens. Mais quand même... À rapprocher ces chiffres des honoraires du vétérinaire, de la facture du plombier ou de la note du coiffeur, on voit bien que nos médecins de famille, aujourd'hui baptisés de "proximité", ne sont pas les mieux payés. Voilà belle lurette qu'ils n'ont plus les moyens de s'offrir une assistante, un comptable ou des services informatiques. S'ils soignent toujours à toute heure les petits maux de patients de plus en plus exigeants, ils doivent aussi traiter eux-mêmes les bobos de leurs matériels et de leurs locaux. Bref, ce n'est pas une sinécure. On comprend en l'occurrence qu'ils aient exigé la qualification de "spécialistes en médecine générale" en reconnaissance de leurs mérites, même s'il y a de l'oxymore dans la fonction ! N'est-ce pas docteur ? Qu'ils aient droit au tarif plancher des spécialistes -non généralistes...- devenait légitime. Même si l'on ne doit jamais perdre de vue dans un pays où la santé est financée par la collectivité, que toute dépense supplémentaire s'ajoute à la dette abyssale du système. Le seul vrai bénéficiaire de la mesure pourrait être le président de la République. Pour un petit euro de plus, il pourrait calmer le prurit d'un électorat qui l'a lâché aux régionales pour avoir travaillé toujours plus sans voir se pointer le moindre fifrelin.

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