Après avoir incité les agriculteurs à verdir leurs pratiques, le Président semble hésiter.Le premier volet d'une série de cinq articles consacrés à l'agriculture et l'écologie.
« L'environnement ça commence à bien faire ! » Propos électoral ou véritable changement de cap ? En annonçant au Salon de l'agriculture qu'il fallait réviser les méthodes de décision concernant les nouvelles contraintes environnementales imposées à l'agriculture, Nicolas Sarkozy, samedi dernier, a créé le choc. Choc de joie chez les agriculteurs, plutôt proches de la FNSEA, majoritaire ; choc scandalisé chez les organisations écologistes.
En fait, le chef de l'État ne faisait que reprendre et valider une demande émanant du ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, exprimée le 19 janvier devant les producteurs de grandes cultures. Il en avait même parlé à son confrère de l'Écologie, Jean-Louis Borloo. Il proposait la mise en place d'un « groupe de coordination » qui interviendrait de façon « systématique » sur les décisions environnementales afin de discuter de leur impact sur l'agriculture. « Dans le respect du Grenelle, pour toute nouvelle mesure environnementale, je souhaite que l'on mette en place une étude d'impact. » À cette étude s'ajouterait une analyse de ce qui se fait dans les pays de l'Union européenne ainsi qu'une évaluation de l'intérêt réel pour la société de la nouvelle mesure environnementale.
Impossible de remettre en cause, évidemment, les décisions déjà prises dans ce domaine. Mais les enjeux pour les mois et années à venir ne manquent pas. L'autorisation ou l'interdiction de nouvelles molécules phytosanitaires, les décisions sur les OGM dont Bruxelles vient d'admettre le droit de cité en Europe, la mise en oeuvre de la conditionnalité des aides décidées par Bruxelles, les conditions imposées, sur le terrain, aux agriculteurs pratiquant l'irrigation... autant de sujets sur lesquels la nouvelle approche « pragmatique » selon le mot de Jean-Michel Lemétayer, peut s'appliquer. Certes, il ne s'agit pas de remettre en cause les grandes décisions du Grenelle de l'environnement : l'objectif de réduire « si possible » de 50 % les pesticides d'ici 2018 n'est pas abandonné. Mais les conditions imposées pour la réalisation de l'objectif pourraient être revues.
Hervé PLAGNOL.
samedi 13 mars 2010
Environnement : la difficile mutation
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