TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 18 mars 2010

En Lorraine, le Front national progresse là où sévit le chômage

Frappée par les restructurations militaires, durement touchée par la crise et le chômage après vingt ans de désindustrialisation à marche forcée, la Lorraine a renoué, dimanche 14 mars, avec l'extrême droite. Après la parenthèse des Européennes, où la liste de Bruno Gollnisch n'avait pas atteint 8 %, la liste du Front national pour les élections régionales menée par Thierry Gourlot y réalise près de 15 % des suffrages (14,87 %), auxquels viennent s'ajouter les 3 % de la liste "Non aux minarets", soutenue par le MNR.
Comme en 2004, où Gérard Longuet (UMP) avait été battu par le socialiste Jean-Pierre Masseret, le second tour connaîtra donc une triangulaire. Celle-ci devrait encore faciliter la tâche du président sortant, qui devance de onze points le candidat de la majorité présidentielle Laurent Hénart (23,77 % des voix).

A Gandrange (Moselle), symbole du déclin sidérurgique de la Lorraine et de l'impuissance étatique, après la promesse non tenue du président de la République de sauver l'aciérie d'Arcelor-Mittal, le FN devance l'UMP avec 15,76 % des suffrages. A Freyming-Merlebach, siège des anciennes Houillères du Bassin de Lorraine, le parti de Jean-Marie Le Pen dépasse les 28 %.

Partout où le chômage progresse, le FN s'envole : 25,49 % à Carling où les plans sociaux déferlent sur la plateforme chimique d'Arkema et de Total ; 23,47 % dans le canton de Stiring-Wendel, qui fut l'un des hauts lieux du charbon français ; 17,31 % dans la circonscription de Sarrebourg, dont le bassin d'emploi a connu la plus forte hausse du chômage (+ 56 %), depuis le début de la crise financière.

120 EMPLOIS PERDUS CHAQUE JOUR

La corrélation entre la poussée du FN et les difficultés économiques saute aux yeux, dans une région qui perd 120 emplois chaque jour et où le nombre de chômeurs de longue durée a augmenté de 40 % en un an." Comme tous les secteurs qui se désindustrialisent et peinent à se reconvertir, le terreau est propice ", observe Etienne Criqui, professeur de sciences politiques à Nancy." L'extrême droite a profité d'un climat de désespérance sociale et de frustration politique pour se refaire une santé ", confirme Arnaud Mercier, politologue à l'université de Metz.

Le FN revient aussi dans les zones rurales. Dans le canton de Cirey-sur-Vezouze, en Meurthe-et-Moselle, il obtient 19 % des voix. Dans le département de la Meuse, où la désertification menace, il approche les 16 %. Il serait, pour autant, excessif d'évoquer un retour en force.

En valeur absolue, le FN a perdu près de 60 000 voix, entre 2004 et 2010. Comme les autres formations, le parti de Jean-Marie Le Pen a fait les frais d'une forte abstention, qui a frôlé ici les 60%, dimanche. Sa tête de liste, Thierry Gourlot, l'a bien compris, qui assure " disposer de grosses marges de progression " et tente de convaincre " les déçus du sarkozysme " de " venir ou revenir au Front ", au second tour.
Nicolas Bastuck

CELA AURAIT-IL UN LIEN ENTRE IMMIGRATION ET TRAVAIL ?

0 commentaires: