Le nouveau gouvernement allemand a adopté, lundi 9 novembre, un programme d'allègements fiscaux de 8,5 milliards d'euros par an, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain. Cette "loi d'accélération de la croissance" de la coalition de centre-droit, en place depuis un mois, doit encore être approuvée par les deux Chambres du Parlement.
La loi prévoit, entre autres, l'application du taux réduit de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 7 % à l'hôtellerie et la restauration, une réforme des frais de succession qui doit faliciter la transmission des PME familiales, ou encore des réductions ciblées de l'imposition des sociétés. Le programme doit profiter en priorité aux entreprises, mais les familles percevront aussi 20 euros par mois et par enfant d'allocations familiales en plus.
Ces mesures seront "effectives rapidement" et constitueront "une impulsion positive à long terme pour la croissance", selon le ministère des finances. La nouvelle équipe gouvernementale a décidé de laisser filer les déficits au profit du soutien de la croissance, en dépit de la conjoncture économique. Très touchée par la crise, l'Allemagne devrait voir son économie se contracter de quelque 5 % cette année.
SCEPTICISME DES ÉCONOMISTES
L'augmentation des allocations familiales relève de "la démagogie pure", déclare à l'édition en ligne du quotidien Handelsblatt, Michael Hüther, chef de l'institut de recherche IW, et "n'est pas prioritaire pour le moment", où il conviendrait plutôt de soutenir les entreprises, et notamment de leur faciliter l'accès au crédit.
D'autres économistes affichent également le même scepticisme. De toute façon, commente Klaus Zimmermann de l'institut DIW, "les familles profiteraient plus d'une amélioration des offres de garde d'enfant". Pour lui, le programme décidé lundi "n'aura pratiquement pas d'effets sur la conjoncture, et surtout pas sur la croissance à long terme". L'économiste en chef de la banque Dekabank, Ulrich Kater, juge quant à lui les mesures "pas suffisantes pour créer une dynamique de croissance".
Outre les points décidés lundi, le programme de gouvernement des conservateurs de la chancelière Angela Merkel prévoit aussi une réforme structurelle de la fiscalité, qui doit se traduire par des allègements de 24 milliards d'euros par an à partir de 2011. Mais le gouvernement, sous le feu des critiques pour son intention de creuser encore plus les déficits, est de plus en plus discret.
mercredi 11 novembre 2009
Premières baisses d'impôts en Allemagne
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