TOUT EST DIT

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samedi 7 novembre 2009

La nostalgie Chirac est arrivée

Il y a toujours deux bons moments pour l'homme d'Etat : avant, quand il monte l'escalier, et après, quand il le descend. Sitôt qu'il a quitté le pouvoir, on commence à l'aimer, du moins à le regretter.

C'est ce qui arrive à Jacques Chirac, devenu la personnalité politique préférée des Français. A observer la fébrilité médiatique qui entoure la publication du premier tome de ses Mémoires (dont «Le Point» publie les bonnes feuilles), le doute n'est plus permis: le pays est atteint de chiracomanie aiguë. Les ennuis judiciaires de l'ancien président n'y pourront rien changer.

La raison de sa popularité tient sans doute dans son personnage dont on entend la voix dans «Chaque pas doit être un but» (1). Valéry Giscard d'Estaing ayant particulièrement bien réussi ses Mémoires, Jacques Chirac se devait de ne pas rater les siens. Il a donc décidé de dire à son tour quelques vérités, ses vérités, sur ce ton si particulier qu'on lui connaît, mélange de pudeur, d'ironie et d'autodérision. Pour un peu, on retrouverait presque, au hasard des pages, la gouaille dont il use volontiers en privé.

L'une des forces de ce livre, et qui en fera sans doute son succès, c'est qu'il est à l'image de son auteur: dénué de toute vanité. Sans illusion sur lui-même ni sur les autres, Jacques Chirac se présente comme un bon Français qui aime le travail bien fait. Il a mis sa grandeur dans sa modestie. Il n'est pas du genre à poser pour l'Histoire, convaincu qu'il est, comme Louis-Ferdinand Céline, que la postérité est « un discours aux asticots ».
F.O.G

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