jeudi 11 septembre 2014
L’équation budgétaire et le bon sens
A quoi reconnaît-on un bon élève ? Outre la rigueur de son raisonnement, à sa ponctualité dans la remise des devoirs ; chaque année, le premier de la rentrée gouvernementale est le projet de loi de finances. Bercy a prévenu que le budget 2015 sera présenté avec une semaine de retard, lors du Conseil des ministres du 1er octobre. Quant au raisonnement…
Cet exercice budgétaire ne diffère pas de celui que tout “bon père de famille” bâtit chaque mois. Si ce dernier sait qu’il ne peut pas être dans le rouge, cela fait des années que les gouvernements vivent à crédit, gonflant déficit et dette. Dans sa neuvième promesse, le candidat Hollande annonçait que l’équilibre budgétaire serait rétabli en fin de mandat, le déficit devant être de 3 % du PIB en 2013. Il a été de 4,3 % l’année dernière et dépassera 4 % en 2014. Cette année, l’exercice s’annonce périlleux : la copie sera soumise au Haut Conseil des finances publiques et à Bruxelles, sans doute échaudé par l’impossibilité qu’a la France à tenir ses engagements de réduction des déficits, tandis que les députés PS frondeurs veillent.
Dans la colonne recettes : une absence de croissance (Michel Sapin anticipe 1,3 %, quand les économistes s’attendent à 0,9 %), pas d’inflation, et le peu d’optimisme que les entreprises montrent en l’avenir entraîneront de moindres rentrées fiscales. Elles seront aussi inférieures car s’ajouteront les dispositifs d’allègement de charges (pacte de responsabilité, CICE…) et les baisses d’impôt pour les ménages les plus modestes. Après la forte hausse de la pression fiscale depuis deux ans, la marge de manoeuvre gouvernementale est donc faible… Du côté des dépenses, Michel Sapin est revenu sur l’engagement gouvernemental : les 21 milliards d’économies prévues en 2015 ne figureront pas en totalité dans le projet de loi de finances, compte tenu de l’inflation quasi nulle.
Plutôt que faire des économies et des réformes, le gouvernement va accroître le déficit. Une vieille recette socialiste. Il serait peut-être temps d’explorer d’autres pistes… Emmanuel Macron, le nouveau ministre de l’Économie, le sous-entendait sûrement lorsque, interrogé, il a répondu : « Il n’est pas interdit d’être de gauche et de bon sens. »
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