Safia Belmenouar.– Les registres de représentation et de fantasme changent selon les aires géographiques. Pour l’Indochine, les colons considèrent qu’il y a une histoire, une civilisation plus proche d’eux. Le terrain du fantasme n’est pas le même puisque les Asiatiques vivaient souvent en ménage avec le colon, dont la femme était restée en métropole dans un premier temps. La congaï apportait sa connaissance du pays. Leur union était installée mais un peu cachée. Puis, quand les femmes des colons ont rejoint leurs maris en Indochine, ces congaïs ont été répudiées. En Afrique noire, les cartes postales présentent des plans serrés, de plein pied, on est dans un registre anthropologique qui suscite la curiosité, la fascination voire la répulsion à cause de la couleur de peau. Tout cela est trop différent pour susciter le fantasme des colons. Au Maghreb, où les femmes et les hommes sont séparés, l’union avec un colon était très mal vue. On est dans l’idée d’une société qui se refuse, qui se dérobe.
Safia Belmenouar.– Les registres de représentation et de fantasme changent selon les aires géographiques. Pour l’Indochine, les colons considèrent qu’il y a une histoire, une civilisation plus proche d’eux. Le terrain du fantasme n’est pas le même puisque les Asiatiques vivaient souvent en ménage avec le colon, dont la femme était restée en métropole dans un premier temps. La congaï apportait sa connaissance du pays. Leur union était installée mais un peu cachée. Puis, quand les femmes des colons ont rejoint leurs maris en Indochine, ces congaïs ont été répudiées. En Afrique noire, les cartes postales présentent des plans serrés, de plein pied, on est dans un registre anthropologique qui suscite la curiosité, la fascination voire la répulsion à cause de la couleur de peau. Tout cela est trop différent pour susciter le fantasme des colons. Au Maghreb, où les femmes et les hommes sont séparés, l’union avec un colon était très mal vue. On est dans l’idée d’une société qui se refuse, qui se dérobe.