TOUT EST DIT

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jeudi 28 août 2014

Le « banco » de Hollande

Du remaniement ministériel dévoilé hier, il faudra d'abord et surtout retenir le « banco » de Hollande. Il prend valeur de symbole dans la période que nous traversons. Reconnaissons qu'il fallait oser nommer un ancien banquier de chez Rothschild à la place d'Arnaud Montebourg comme ministre de l'Économie. Il ne pouvait y avoir coup de pied aux fesses plus humiliant pour le mutin de Frangy-en-Bresse. Au point que cela en devient presque une provocation pour les « frondeurs » et autres contestataires de la politique économique de l'exécutif. Cette nomination marque, en tout cas, la rupture définitive entre le candidat qui se proclamait « ennemi de la finance » et le président contraint de tenter le « banco ».
Il serait sans doute exagéré de réduire à cette caricature la constitution du gouvernement Valls 2. Mais il faut pourtant reconnaître qu'en guise de grande lessive, nous n'avons eu droit qu'à un petit coup de torchon. Montebourg, Hamon et Filippetti doivent se retrouver bien penauds aujourd'hui, eux qui n'avaient sans doute pas imaginé les conséquences de leur conduite irresponsable.
Il est vrai que, si le remaniement n'a pas été plus large, ce n'est pas faute, pour Hollande et Valls, d'avoir essayé d'élargir le panel représentatif de la majorité. Sur ce plan, ils ont essuyé des rebuffades inquiétantes pour l'avenir. Leurs tentatives de « débauchage » ont toutes échoué, chez les Verts et ailleurs. Seuls les radicaux de gauche ont conservé trois fauteuils et obtenu des assurances sur la réforme territoriale. Le gouvernement se retrouve du même coup avec une base parlementaire étriquée et devra compter, dans des votes décisifs, sur le renfort des 17 députés PRG.
Parce qu'il ne fait pas de doute que « Valls 2 » ne calmera pas la colère des frondeurs et de leurs ralliés. Ils ne se contenteront pas, en guise de caution, du maintien, voulu par Hollande, de l'inattaquable icône de gauche Christiane Taubira à la Justice, ni de la promotion, au mérite républicain, de Najat Vallaud-Belkacem à l'Éducation nationale. Rendez-vous est déjà pris à La Rochelle.

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