TOUT EST DIT

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samedi 5 juillet 2014

C’est – presque – la guerre !

C’est – presque – la guerre !

« Huit ans à patienter »« tout un peuple bleu réglé sur l’heure du coup d’envoi »« la France retient son souffle »… Sans vraiment nous surprendre, les médias en font des tonnes et des tonnes, et accordent une importance totalement démesurée à la rencontre France-Allemagne de ce soir. Mais il y a pire encore : ils osent établir une comparaison entre les Bleus de 2014 et ceux de 1982.
L’effet Coupe du monde
Voilà plusieurs jours en effet que les chaînes classiques et celles d’information continue se consacrent presque entièrement au Mondial, nous livrant la moindre anecdote sur les joueurs, repassant en boucle les buts marqués par l’équipe de France et évoquant tous les scenarii possibles pour les Bleus au Brésil. Aujourd’hui, on nous apprenait même que François Hollande regarderait France-Allemagne à l’Elysée, en compagnie d’une centaine de lycéens et de l’ancien sélectionneur Michel Hidalgo.
On ignore encore si Normal Ier se fera livrer une pizza par scooter, mais ce qui est sûr, c’est qu’il a bien compris tout l’intérêt qu’il y avait pour un président de la République à afficher sa passion – même simulée – pour le ballon rond. Les deux derniers sondages réalisés à la toute fin du mois de juin sont d’ailleurs là pour le lui rappeler. Celui de l’IFOP pour Paris Match, nous annonçant que l’approbation de l’action présidentielle est passée de 18 % en juin à 23 % en juillet. Et celui de TNS Sofres pour le Figaro Magazine, enregistrant sur la même période une hausse de deux points des cotes du chef de l’Etat et du Premier ministre.
Pas étonnant que Flamby projette déjà un petit voyage au Brésil, au cas où la France irait en finale le 13 juillet. Ce qui donne du fil à retordre à l’administration, qui envisage actuellement de reporter le défilé du 14 au 15.
Comparer l’incomparable
En même temps, ce quart de finale étant un France-Allemagne, on nous ressort bien évidemment le match légendaire de 1982, moment d’anthologie du football pour tous ceux qui – comme moi – ont aimé ce sport et sont consternés de voir à quel point il a été depuis pourri par l’argent. Les Platini, Giresse, Tigana et autres légendes de 1982 ont en effet cédé la place aux milliardaires, pour qui le Mondial est devenu l’occasion de mieux se vendre auprès des clubs, sponsors et autres publicitaires. Le public lui même a changé. Les classes populaires, jugées trop remuantes, ont été peu à peu chassées des stades au profit des bobos.
Interviewé vendredi par le Figarovox, Eric Zemmour avait bien raison d’expliquer : « Ça a l’air complètement fou, mais il faut comprendre ce qu’a été le football pour nous. C’était un sport méprisé par les élites, dédaigné par les intellectuels. C’était le sport du peuple : les joueurs n’étaient pas encore milliardaires, ils ne sortaient pas avec des mannequins, ils épousaient Madame tout le monde. Giresse aurait pu être notre voisin. Nous étions “eux” et ils étaient “nous” ». 

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