DANIEL RUIZ
lundi 7 juillet 2014
Et à la fin, c’est encore…
Et à la fin… c'est encore l'Allemagne qui a gagné. Dans notre pays qui avait réglé toutes ses horloges sur 18 heures, un pays qui avait tant besoin d'oxygène pour sortir de sa déprime, la bouffée d'air frais n'est pas arrivée. Reviennent les affaires qui plombent la démocratie, revoilà la droite en faillite et le PS en berne, les arguments sur nos faiblesses et nos atermoiements, Schumacher nous nargue encore, tant pis pour Battiston, un crêpe à la Marseillaise ! Rage. L'Allemagne si prompte à nous faire la leçon, l'Allemagne trop souvent mise en avant par les analystes de tout poil comme baromètre de nos insuffisances, l'Allemagne pourtant vieillissante mais sûre de sa supériorité s'est imposée face à notre jeunesse moins shootée que d'habitude à l'énergie de sa diversité.
Au revoir l'espérance folle de la France black, blanc, beur de 98, la France qui intègre, la France qui s'émeut quand elle gagne, la France en demi-finale du Mondial aurait jeté à la poubelle la politique des quotas. Il n'empêche, la France ne se moque plus des phrases tarabiscotées de Didier Deschamps, devenu après ce beau parcours le fils du Mémé Jacquet auquel personne n'avait cru non plus. Il a ouvert les portes du rêve pour un pays mal dans sa peau qui s'obstine à ne voir que les mauvais côtés du 21 e siècle au lieu de savourer ses progrès, ses performances et ses atouts.
Et il est bien là le vrai talent de cette équipe que l'on n'attendait pas à un tel niveau de jeu et d'enthousiasme, une équipe qui s'est révélée dans sa capacité à former un bloc, à ne pas avoir peur, à se souder par la solidarité et la combativité. À écrire sa propre histoire dans le souvenir de Zizou et des autres. Une équipe de copains qui s'habillent de bleu, blanc, rouge et se battent même quand ils perdent face à plus fort qu'eux.
Prêt à en découdre, rasé de frais, Sakho, le capitaine des bleus, le meneur avait fait son retour. Ni bisbilles, ni rivalités, ni arrières pensées, rien que l'union vers la victoire, la fierté main sur le c'ur pour que soient enfin rangés les drapeaux de la xénophobie, à Nice, ailleurs, et dans tous les discours d'un âge que l'on espère révolu.
de
DANIEL RUIZ
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