jeudi 31 juillet 2014
La faillite du monde occidental
La faillite du monde occidental
Bien entendu, les grandes tendances historiques n’apparaissent à la pleine lumière du jour qu’avec le recul des décennies ou des siècles. Et pourtant, nous vivons peut-être une phase nouvelle de l’histoire de l’humanité qui serait celle de l’effondrement du monde occidental. L’abandon des chrétiens d’Irak et de Syrie en est l’un des symptômes les plus épouvantables, les plus significatif. Dans l’indifférence et l’inaction de la communauté internationale, les chrétiens victimes de persécutions ont disparu de la ville de Mossoul où ils vivaient depuis plus de 1000 ans sans que jamais, d’ailleurs, les mots d’épuration ethnique n’aient été prononcés. Et pourtant… Le monde occidental, dont le christianisme est l’un des piliers, avec la culture grecque, la civilisation latine et les Lumières, se renie à travers cet abandon invraisemblable.https://www.portesouvertes.fr/informer/presse/communique-de-presse/2014/3238337/urgence-irak
Le monde occidental, nous le voyons aujourd’hui, totalement désemparé, incapable d’esquisser le moindre geste significatif, dans un monde en pleine désintégration: Irak, livré au jihadistes, Libye, Ukraine, Afrique subsaharienne. En réalité, le monde est privé d’ordre, de leadership et la déstabilisation le gagne de part en part. Vingt à trente ans auparavant, nombreux étaient ceux qui croyaient à l’avénement de la démocratie universelle, de la loi universelle des marchés et la fin de l’histoire:" Le triomphe de l’Occident, de l’idée occidentale, éclate d’abord dans le fait que tout système viable qui puisse se substituer au libéralisme occidental a été totalement discrédité." (Francis Fukuyama, La fin de l’histoire, Commentaire, 1989). Les causes de cette débâcle du monde occidental dont on célébrait la victoire au début des années 1990, sont sans doute multiples: la mauvaise conscience, au coeur de l’idéologie dominante, la violence de la crise financière et économique de 2008-2012, une succession de dirigeants médiocres (Clinton, GW Bush, Obama).
Et puis, un facteur qui nous échappe, "le secret de la force de l’histoire" dont parle Charles Péguy dans Clio, dialogue de l’histoire et de l’âme païenne . Ben Laden est le grand vainqueur de ce début du XXIème siècle: les attentats du
11 septembre 2001, entraînant l’intervention occidentale de 2003 en Irak ont ouvert une ère de chaos sans fin. Cette instabilité conduit sans doute au retour des Nations, ultime protection dans la tourmente. Quelle forme prendra-t-il? Celui de Nations repliées, aigries, revanchardes, frileuses; ou celui de Nations ouvertes sur l’extérieur, le dialogue, la modernité, prêtes à affronter les réalités, même dans la douleur, l’effort, et à relever les défis? Nul n’en sait rien…
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